Il y a cinquante ans s'éteignait Saint-John Perse


Par Rédigé le 23/09/2025 (dernière modification le 23/09/2025)

Pour célébrer ce souvenir, plusieurs associations ont déposé des gerbes sur la tombe du poète au cimetière de Giens dans le Var.



Saint-John Perse (c) DR
Du 19 au 21 septembre, trois jours de célébration de chaque côté de l'Atlantique pour ce cinquantième anniversaire de la mort de Saint-John Perse, enterré sur la presqu’île de Giens à Hyères-les-Palmiers.
Un hommage lui a été rendu le 20 septembre. 
La cérémonie organisée à Hyères-les-Palmiers réunissait à 10h30 au cimetière marin de Giens la Fondation Saint-John Perse d'Aix-en-Provence, la municipalité d’Hyères et l'école Saint-John Perse de Giens et ces organisations se sont retrouvées pour le dépôt de gerbes sur la tombe à l'ombre du grand pin. Une lecture d'extraits de ses dernières œuvres écrites à Giens a été faite. M. Brunel, maire de Giens, raconta sa rencontre à l'âge de 12 ans avec Saint-John Perse à la villa des "Vigneaux" et il souligna la simplicité de l’accueil.

Mme Nolden, directrice de l'école primaire Saint-John Perse, lut le texte adressé par le poète aux enfants de l'école. D’autres rassemblements ont eu lieu, à Aix-en-Provence ou à Pointe-à-Pitre.

Dans la capitale de la Guadeloupe s’est tenu un colloque international Saint-John Perse "l'errance enracinée". Mais aussi une exposition et un concert. Du 19 au 21 septembre dans la salle des délibérations du Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expression et de mémoire de la traite et de l’esclavage, ce colloque a réuni chercheurs, universitaires et passionnés de littérature persienne... sous la direction scientifique d'Odile Hamot, maître de conférences, l'habilitation à diriger des recherches, en littérature française et francophone. Cette réunion a été organisée par la ville de Pointe-à-Pitre et son Musée municipal Saint-John Perse, en partenariat avec l’Association guadeloupéenne Saint-John Perse.

L'exposition "Saint-John Perse, poète et diplomate" est présentée au Pavillon de la ville, future maison du patrimoine, jusqu’au 30 décembre prochain, 17 panneaux illustrés retracent les grandes étapes de la vie et de l’œuvre du poète, des Antilles à la scène diplomatique internationale.

Samedi 20 septembre à 19h30, la Salle George Tarer a accueilli un récital exceptionnel "Saint-George – Saint-John Perse, regards croisés" avec la soprano Léïla Brédent et la pianiste Mylène Alexis-Garel. Elles ont mis en musique les correspondances poétiques et historiques entre Saint-John Perse et Joseph Bologne, Chevalier de Saint-George, (1745-1799). Ce curieux personnage né en Guadeloupe d'un père venu de France et d'une esclave, compositeur et escrimeur entre autres, mena une brillante carrière à Paris.

Marie-René Auguste Alexis Leger qui deviendra Saint-John Perse en 1924, était né à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe le 31 mai 1887. Il arrive très jeune en métropole, fait des études de droit et devient diplomate. Il occupa de nombreux postes de la Chine aux États-Unis. Secrétaire de la Légation de France à Pékin, il voyage en Mongolie orientale
de Pékin à Ourga, l'actuelle Oulan-Bator, du 10 au 20 mai 1920, ce qui lui inspirera son oeuvre "Anabase". Il participe à la rédaction des accords de Locarno en 1925 et à ceux de Munich en 1938. En 1933, sous le nom d'Alexis Leger, il est nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et le restera jusqu'en 1940. Il est alors démis de ses fonctions et s'exile aux États-Unis. Il y séjourne jusqu'en 1957 et s’installe à Giens, dans une villa face à la mer "Les Vigneaux". Il s'y éteint le 20 septembre 1975.

Il est de la lignée de ces écrivains diplomates du XIXe siècle, on pense à Stendhal, Lamartine ou Chateaubriand. Plus près de nous, dans les années 1930, il fit partie de ce groupe de brillants écrivains diplomates, avec Paul Claudel, Jean Giraudoux ou Paul Morand.
Il a reçu le prix Nobel de littérature en décembre 1960 à Stockholm. En 1972, les éditions Gallimard ont consacré à ses Œuvres complètes un volume de sa prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.

Ce cinquantième anniversaire de la mort de Saint-John Perse s'annonce comme une redécouverte de l'homme et de l'oeuvre.
Rappelons qu'en 1975, Saint-John Perse et son épouse américaine Dorothy, ont donné l’ensemble de leurs collections à la ville d'Aix-en-Provence. La Fondation Saint John Perse a donc été créée pour les conserver et constituer un centre d'études.

On signalera la parution le 9 octobre prochain de la bande dessinée "Saint-John Perse, d’Atlantique" aux éditions Cambourakis.
Quatre illustratrices et trois illustrateurs racontent sa vie en six chapitres, des Antilles à la Provence, de l’Asie à l’Amérique.
Par ailleurs, l’éditeur Honoré Champion a publié en mars dernier, en format semi-poche, le "Dictionnaire Saint-John Perse", sous la direction de deux spécialistes Henriette Levillain et Catherine Mayaux.


 






Autres articles dans la même rubrique ou dossier: