Impact de la pollution lumineuse


Par Rédigé le 06/01/2018 (dernière modification le 05/01/2018)

La pollution peut prendre plusieurs formes, comme la pollution de l’air ou sonore. Une autre nuisance, dont on parle moins, a aussi un impact sur notre environnement, celle de la pollution lumineuse. Afin de mieux comprendre ce phénomène nous sommes allés rencontrer Matthieu Camps, chargé de mission transition énergétique au Parc naturel régional du Lubéron.


Le Jour de la Nuit, événement de sensibilisation à la pollution lumineuse. Photo courtoisie (c) Matthieu Camps / PNRL

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Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la pollution lumineuse?
La pollution lumineuse est engendrée par l’ensemble des éclairages artificiels qui nuisent à l’obscurité naturelle de la nuit. Il peut s’agir de lumière directe ou indirecte émise vers le ciel, ou tout espace ne nécessitant pas d’être éclairé pour des raisons fonctionnelles.

Quels sont les différents impacts de cette pollution?
Les impacts sont multiples, cela peut constituer une simple gêne ou être source de dérèglement pour les espèces vivantes au sens large. Il est question de gêne lorsque l’on parle d’éblouissement, de lumière intrusive, d’entrave à l’observation de la voûte céleste; mais la pollution entre en ligne de compte dès lors que l’on considère que toute espèce végétale ou animale, tout comme l’homme, a besoin de l’alternance du jour et de la nuit pour vivre et se développer harmonieusement. La pollution lumineuse, qui interdit continuellement l’obscurité, va avoir des effets dans le temps sur les plantes, les animaux qui ont une activité nocturne, et même la santé humaine. On parle alors de dérèglement de l’horloge biologique.

Qu’en est-il aujourd’hui sur le territoire du Parc du Lubéron?
La Charte du Parc du Lubéron a intégré en 2009 un objectif lié à la protection du ciel nocturne. Les élus du territoire sont sensibilisés à ce phénomène et les communes qui le souhaitent bénéficient de conseils pour améliorer leur parc d’éclairage public dans le respect de l’environnement.
Par ailleurs, un travail de recherche avec le muséum national d'histoire naturelle est en cours afin de mieux connaître les conséquences de la pollution lumineuse.

Comment luttez-vous pour réduire cette pollution sur le territoire du Parc du Lubéron?
Le travail consiste d'abord à communiquer sur la question afin de faire connaître cette problématique. Notre territoire dispose de deux observatoires astronomiques et nous avons assez tôt, dès 2003, travaillé sur le sujet avec des astronomes amateurs. Ainsi, nous sommes partenaires de l'Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l'Environnement Nocturnes. Ensuite, nous travaillons avec les communes du Parc à des projets de rénovation de l'éclairage public. Il s'agit d'éclairer à bon escient, juste quand il faut, avec les bonnes technologies.

Cette lutte porte-t-elle ses fruits? Quelles sont ses éventuelles limites?
Oui, de plus en plus de communes rénovent leur patrimoine en tenant compte de critères environnementaux. Par ailleurs, nous les conseillons aussi sur la mise en œuvre de mesures d'extinction de l'éclairage public en milieu de nuit, lorsque les besoins d'éclairage sont minimes voire inexistants. Il y a 10 ans, cela ne se faisait quasiment pas ici, aujourd'hui, une commune sur deux l'a mis en place.
En revanche, nous n'avons aujourd'hui pas les moyens de travailler auprès du secteur privé, mais nous espérons que la communication réalisée alerte aussi les entreprises du territoire.

Avez-vous de nouveaux objectifs pour l’avenir?
Nous sommes persuadés que la protection du ciel nocturne est une ressource économique pour le Lubéron, cela peut permettre de développer des secteurs de niche comme l'astro-tourisme.







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