L'ONU déclare le 15 mars journée de lutte contre l'islamophobie


Par Salahddin Kabes Rédigé le 23/03/2022 (dernière modification le 21/03/2022)

Les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations unies ont adopté à l'unanimité une résolution proposée par le Pakistan faisant du 15 mars de chaque année une journée de lutte contre l’islamophobie


Stop à l'islamophobie (c) Salahddin Kabes
L'assemblée appelle à intensifier les efforts internationaux pour renforcer le dialogue mondial sur la promotion d'une culture de tolérance et de paix à tous les niveaux, fondée sur le respect des droits de l'homme et la diversité des religions et des croyances. Les 193 membres ont donc adopté à l'unanimité une résolution proposée par le Pakistan faisant du 15 mars de chaque année une journée de lutte contre l’islamophobie.

Décision saluée

De son côté, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a salué la décision de l'Assemblée générale des Nations unies, de désigner le 15 mars comme la journée officielle et internationale de lutte contre l’islamophobie. La résolution, qui a été adoptée par les 193 membres et coparrainée par 55 pays pour la plupart musulmans, affirme le droit à la liberté de religion et de conviction et fait référence à une résolution de 1981 qui appelait à l'élimination de toutes les formes d'intolérance et de discrimination fondée sur la religion ou les convictions. 
La résolution a été présentée par le Pakistan au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Inspirée par cette violente journée, où un homme armé a pris d'assaut deux mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, tuant 51 personnes et blessant 40 autres.
Dans un tweet, Khan a félicité les musulmans du monde entier et a déclaré : "Notre voix a été entendue contre la marée montante de l’islamophobie".
Aujourd'hui, les Nations Unies ont enfin reconnu le grave défi auquel le monde est confronté, à savoir la peur de l’Islam. Pour y parvenir plusieurs approches sont envisagées : le respect des symboles, le respect des pratiques religieuses et la réduction du discours de haine systémique et de la discrimination à l'encontre des musulmans. "Le prochain défi consiste à assurer que cette résolution historique soit mise en œuvre", a écrit Khan.

La résolution exprime sa profonde préoccupation face à l'augmentation générale des cas de discrimination, d'intolérance et de violence, dirigés contre des croyants de tout bord, définis comme de l'islamophobie, l'antisémitisme et de christianophobie.
L’envoyé du Pakistan aux Nations Unies, Munir Akram, qui a officiellement présenté la résolution mardi, a déclaré que l'islamophobie était devenue "une réalité qui se répand dans plusieurs parties du monde". Akram a ajouté à l'Assemblée générale : "De tels actes de discrimination, d'hostilité et de violence envers les musulmans constituent des violations flagrantes des droits humains et violent leur liberté de religion et de conviction".

Attaque néo-zélandaise

L'attentat qui a eu lieu à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le 15 mars 2019, a ouvert le dossier de l'islamophobie en Occident. Un acte non isolé puisque le terroriste, Brenton Tarrant, a exprimé sa fierté pour ses camarades qui ont mené des attaques similaires en Italie, au Canada, en Norvège et aux États-Unis et a appelé les extrémistes de droite du monde entier à mener des attaques similaires dans d'autres pays.
La question de la suprématie blanche, de l'hostilité antimusulmane, de l'immigration et des réfugiés était la priorité de l'agenda de l'extrême droite et les musulmans sont une cible de choix pour les groupes qui, avec un virage vers la violence, sont devenus une préoccupation pour l’équilibre mondial. Cette tendance a pris un nouvel élan avec l'arrivée de la droite politique au pouvoir dans les pays occidentaux, notamment aux États-Unis, Hongrie, Italie, et peut-être bientôt en France. Affaire à suivre.

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