L’actualité des droits humains et de leurs violations


Par J.N.B.L. Rédigé le 07/10/2010 (dernière modification le 06/10/2010)

La semaine se présente chargée et fait réagir vivement Amnesty International dans des domaines très variés impactant négativement, parfois positivement, les droits humains.


Monde, bidonvilles: Le sort du milliard de personnes vivant dans des bidonvilles ne peut être ignoré

Les gouvernements ne peuvent pas célébrer la Journée mondiale de l'habitat des Nations unies le 4 octobre sans tenir compte du sort du milliard de personnes qui vivent dans des bidonvilles, a déclaré Amnesty International ce vendredi 1er octobre 2010.
"Il y a deux semaines, à New York, les gouvernements se sont engagés à aider 100 millions d’habitants des bidonvilles. Le problème est qu’ils sont plus d’un milliard à vivre dans des bidonvilles, sans eau, sans écoles, sans assainissement et sans soins médicaux", a déclaré Widney Brown, directrice générale chargée du droit international et de la stratégie politique à Amnesty International.
Les vagues d’expulsions forcées se multiplient dans les bidonvilles à travers le monde, avec des Roms expulsés en Europe, des bidonvilles rasés à New Delhi pour faire place nette à l’occasion des jeux du Commonwealth, et plus de 200 000 personnes menacées d’expulsion forcée à Port-Harcourt, au Nigeria.

Thaïlande: Il faut abroger ou réformer la législation

La Thaïlande doit cesser d’invoquer le décret relatif à l’état d’urgence et la Loi relative à la sécurité intérieure, qui foulent aux pieds les normes internationales et le droit international relatifs aux droits humains, a indiqué Amnesty International ce jeudi 30 septembre 2010.
Ce décret et cette loi ont été pour la première fois invoqués en dehors des régions du sud de la Thaïlande, qui sont le théâtre d’émeutes, le 12 avril 2009 lors de manifestations anti-gouvernementales. Depuis cette date, pendant la moitié du temps, les autorités ont décrété l’état d’urgence en invoquant le décret ou la loi dans des régions autres que le sud.

Arabie saoudite: Le roi doit commuer les condamnations à mort prononcées pour "sorcellerie"

Le ressortissant libanais Ali Hussain Sibat et le Soudanais Abdul Hamid bin Hussain bin Moustafa al Fakki sont tous deux condamnés à mort pour ce chef d’accusation sujet à polémique, invoqué pour sanctionner des personnes qui exercent leur droit à la liberté d’expression.
Dans une lettre adressée jeudi 30 septembre 2010 au roi Abdallah, Amnesty International lui a demandé de faire preuve de clémence dans ces deux affaires. Si les condamnations à mort d’Ali Sibat et d’Abdul Hamid al Fakki sont confirmées en appel, elles seront soumises au roi pour ratification.

France / Etats-Unis: Peine de mort
Le 10 octobre 2010, pour la 8e journée mondiale contre la peine de mort, Amnesty International France concentre son action sur les Etats-Unis. A cette occasion, l’association appelle à soutenir les efforts des militants abolitionnistes américains et lance une campagne nationale contre la peine de mort.
"La journée mondiale contre la peine de mort est l’occasion pour Amnesty International de rappeler que l’abolition universelle est à portée de signatures" a affirmé Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France. Cette année, les pétitions se tournent vers les Etats-Unis, pour soutenir les condamnés à mort Troy Davis (Géorgie) et Reginald Clemons (Missouri), et encourager l’Etat de l’Illinois à l’abolition après 10 ans sans exécution.

France / Union européenne: La réponse de la Commission européenne au traitement des Roms par la France

Bruxelles. Amnesty International a exprimé son extrême déception face à la portée limitée des mesures adoptées mercredi 29 septembre par la Commission européenne à l’encontre des violations des droits humains dont les Roms sont victimes en France. Néanmoins, l’organisation a précisé qu’elle soutenait l’annonce de mesures concrètes en vue d’améliorer l’intégration des Roms dans la société européenne faite par la Commission le même jour.
"Nous sommes consternés que la Commission semble avoir accepté les assurances de la France selon lesquelles ses mesures n’avaient pas pour but de viser les Roms", a déclaré Nicolas Beger, directeur du Bureau européen d’Amnesty International.

Union européenne / Grèce: La Déclaration de Vienne

La Déclaration de Vienne a réaffirmé le droit de chacun de chercher et de trouver asile dans d'autres pays pour échapper à la persécution.
Invoquant un nombre élevé d’arrivées, les autorités grecques ont récemment reconnu que la Grèce continuerait de bafouer les droits fondamentaux des demandeurs d’asile, même en cas de refonte totale du système d’asile.

Kirghizistan: Torture

Amnesty International demande instamment au Kirghizistan de mener dans les meilleurs délais des enquêtes sur toutes les plaintes faisant état d’actes de torture ou de mauvais traitements, de créer un système indépendant chargé de la surveillance de tous les centres de détention et de protéger les défenseurs des droits humains.
Le document final de l’Examen périodique universel du Kirghizistan a été adopté par le Conseil des droits de l’homme.

Guyana: Abolir la peine de mort et mettre fin à la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle

Le document final de l’Examen périodique universel du Guyana a été adopté par le Conseil des droits de l’homme.

Nations unies / Israël / Territoires Occupés: Les victimes du conflit de Gaza

La faiblesse de la réaction du Conseil des droits de l'homme de l’ONU, le 29 septembre, face à l’incapacité ou à la réticence persistante des autorités israéliennes et du Hamas à mener de véritables enquêtes sur les atteintes au droit international perpétrées lors du conflit de 2008-2009, à Gaza et dans le sud d’Israël, s’apparente à une trahison des victimes, a déclaré Amnesty International le 30 septembre.

Bélarus: Abolir la peine de mort, mettre fin au recours à la torture et à d’autres mauvais traitements pour obtenir des "aveux", et permettre aux ONG de mener librement leurs activités

Pas moins de 14 États ont exprimé leurs préoccupations quant à la peine de mort lors de l’examen concernant le Bélarus [A/HRC/15/16, paragraphes 98.16 et 98.17 (Brésil, Lituanie, Italie, Espagne, Suisse, Autriche, Hongrie, Norvège, Irlande, Pays-Bas, République tchèque, Belgique, Finlande et France)]. Amnesty International se joint à eux pour exhorter le gouvernement de ce pays à décréter un moratoire immédiat sur les exécutions en vue d’abolir la peine capitale. Au cours d’un récent entretien avec l’organisation, le président du groupe de travail parlementaire du Bélarus sur la peine de mort a confirmé qu’un référendum n’était pas nécessaire pour déclarer un tel moratoire.

Soudan: Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies renouvelle le mandat de l’expert indépendant

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a renouvelé le mandat de l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Soudan, M. Mohamed Chande Othman.
Cette décision revêt une importance cruciale en cette période critique où la situation des droits humains se détériore dans tout le Soudan, en particulier au Darfour, et à l’approche du référendum d’autodétermination du Soudan du Sud, qui aura lieu en janvier 2011.

Algérie: Abandonner les poursuites engagées contre des hommes accusés d’avoir rompu le jeûne du Ramadan

En prévision de la décision de justice devant être rendue le 5 octobre à l’issue du procès de deux hommes accusés d’avoir rompu le jeûne du Ramadan, Amnesty International demande aux autorités algériennes d'abandonner les poursuites et de faire respecter le droit à la liberté de conscience et de religion. L’organisation engage par ailleurs les autorités à abroger les dispositions du Code pénal algérien dont la formulation vague permet de poursuivre ceux qui ne se conforment pas aux normes religieuses et sociales en Algérie.

Espagne: L’Espagne ait rejeté les recommandations qui lui ont été faites d’enquêter sur les disparitions forcées et de revoir son régime de détention au secret

Lorsque l’Espagne a réformé son Code pénal en juin 2010 [loi organique 5/2010 du 22 juin 2010], elle n’a pas mis la définition de la torture figurant à l’article 174 de ce texte en conformité avec l’article 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Au cours de l’examen périodique universel concernant ce pays, des recommandations ont été faites en vue de remédier à cette insuffisance.





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