L'autre Miami


Par Audrey Gléonec Rédigé le 09/03/2020 (dernière modification le 27/02/2020)

Miami est connue pour ses plages, ses DJ, et ses soirées branchées électro. Mais elle est aussi un haut lieu de l'histoire afro-américaine,et caribéenne. La capitale du "Sunshine State", la Floride, compte des endroits incontournables de la Black History et de la culture afro. Visite de quelques endroits riches d'une histoire culturelle qui prend ses racines au coeur des années 1950/1960.


Liberty City, Hampton House

Fresque murale dans Miami.Photo©Audrey Gleonec
Si les murs pouvaient parler, que raconteraient ceux de Hampton House ? Lieu emblématique de la très riche histoire de la communauté afro-américaine, l'hôtel ouvre ses portes en 1955. Durant la période de la ségrégation, il devient l'un des endroits les plus en vue de la communauté noire. Les personnalités les plus influentes s'y retrouvent. Martin Luther King y avait ses habitudes. C'est dans l'une des ses chambres qu'il aurait écrit la première version de son fameux discours "I Have a dream". Malcom X est également un habitué. Dans les années 60, il y retrouve son ami le boxeur Cassius Clay ( Mohammed Ali ). En 1964 , ce dernier vient y fêter sa victoire contre le champion du monde, Sonny Liston. A Hampton House on rencontre alors Nina Simone, Nat King Cole ou encore Marvin Gay. En effet à l'époque Miami Beach est interdit au Noirs en raison d'une application des lois de ségrégation particulièrement dure à Miami. La communauté afro fréquente donc Hampton House, dans le quartier de Liberty City. Lorsque prend fin la ségrégation, en 1972 l'Hôtel ferme ses portes. La communauté noire se disperse dans la ville de Miami et Liberty City, désertée, entame un déclin économique. Aujourd'hui transformé en centre culturel dédié au jazz et au souvenir de cette période, Hampton House redevient un lieu de vie populaire.

Little Havana, Tower theater

Tower theater. Photo©Audrey Gleonec
On peut dire des Cubains qu'ils ont fait Miami. La première vague d'immigrants arrive dans les années 1960. Fuyant le régime castriste nouvellement établi les premiers arrivants s'installent dans le centre de Miami. Le Tower Theater sur Calle Ocho, axe principal de Little Havana, est alors un lieu très fréquenté par les familles cubaines. C'est là qu'elles découvrent la culture américaine. C'est aujourd'hui un des meilleurs cinémas indépendants de la ville. Avec une programmation multiculturelle, ce sont dorénavant des films d'auteurs de tout pays qui y sont diffusés. Si l'on est pas amateur de cinéma la façade vintage vaut également le détour.

Little Haïti, Des Botanicas à Sweat Records

Habitantes de Little Haïti. Photo©Audrey Gleonec
C'est également dans les années 1960 que la communauté haïtienne de Miami se constitue. Les arrestations arbitraires et les condamnations à mort du président auto-proclamé Duvalier, précipitent vers la Floride des milliers d'Haïtiens. La communauté s'installe dans la localité d'Edison-Little River qui prend par la suite le nom de Little Haïti. Au sein de ce quartier se développe depuis une vie culturelle intense. Si le Carribean Marketplace, ou encore le centre culturel haïtien sont des passages prévisibles des touristes, la culture haïtienne se déploie bien au-delà. Les "Botanicas", boutiques vaudou où se fournir en poupée à piquer et autre objets à mystères, vous mettent d'emblée dans l'ambiance. Les fresques murales multicolores racontant l'histoire de la communauté haïtienne vous améneront quant à elles jusqu'à celle du disquaire "Sweat Records", magasin de disque indépendant, fondé par "lolo" une DJ du coin. C'est aussi un lieu de rassemblement communautaire où vous pourrez sentir battre le coeur de la vie culturelle haïtienne. Ecouter un concert ou dénicher un vinyl rare, une bonne manière de s'intégrer le temps d'une soirée au sein de la communauté.

Little Haïti Podcast.m4a  (688.99 Ko)







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