L'édito de la semaine: Europe, le poids de l'histoire


Par Rédigé le 27/03/2016 (dernière modification le 27/03/2016)

Les fous de Daesh ont à nouveau fait parler d’eux à Bruxelles et à Bagdad cette semaine. Pendant ce temps, des attentats seraient déjoués dans la banlieue parisienne. Le terrorisme fait désormais partie de notre quotidien où que l’on soit, qui que nous soyons, nul n’est plus épargné.


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Et alors que la Belgique enterre ses morts, l’institution européenne a commémoré discrètement et l’on peut comprendre pourquoi, les 21 ans de l’espace Schengen. Le 26 mars 1995, cet espace voyait le jour après la signature des accords du même nom. Aujourd’hui, cet accord de libre circulation entre les 22 États européens signataires permet à leurs citoyens de circuler sans se soucier des frontières entre ces mêmes pays. Qui n’a pas ressenti aux aéroports, ce sentiment particulier d’être privilégié en empruntant les couloirs réservés à ceux du fameux espace Schengen abandonnant parfois ami(e)s et confrères, consœurs à leur triste sort de faire une queue beaucoup plus longue dans le couloir de ceux qui n’en sont pas? Pourtant 21 ans après, ces accords semblent sur la voie de l’obsolescence. Nombre d’États membres remettent en cause lesdits accords sous la pression de l’arrivée d’un nombre de plus en plus de migrants dont personne ne veut. Les premiers à les remettre en cause sont les pays d’Europe centrale, situés sur la route des migrants et par conséquent, les premiers aussi à devoir les gérer. Ces pays qui n’ont aucune histoire coloniale n’ont aucun problème à dire ce qu’ils ressentent face à l’afflux des migrants venus d’Afrique et du Moyen-Orient. Viktor Orban, Premier ministre hongrois, là encore dit très clairement lors du discours qu’il a prononcé pour l’une des fêtes nationales hongroises, le 15 mars 2016. N’hésitant pas à utiliser la situation à des fins politiques, celui-ci interpelle l’histoire de son pays pour se présenter comme le pourfendeur de ceux qui veulent détruire l’Europe et ses valeurs.
Le nouveau gouvernement polonais ne dit pas autre chose. Pas plus que la Hongrie, la Pologne n’a d’histoire coloniale et encore dans son cas, les velléités ont été probantes car plus réalisables mais l’histoire ne le permit pas et d’avoir été involontairement exemptée de cette expérience, lui donne aujourd’hui une liberté de parole que les gouvernements occidentaux ne peuvent avoir.
L’un comme l’autre coincés entre la Russie et l’occident, souvent envahis ou sacrifiés par ses voisins, ces pays tentent depuis des siècles de se satisfaire à eux-mêmes, pour l’instant sans succès. La situation pourrait évoluer avec le changement de données liées à l’arrivée des migrants. Les Occidentaux tergiversent et égaux à eux-mêmes sacrifient ce qu’ils nomment leurs valeurs sur l’autel de leur confort alors que les Russes tentent de se prouver comme toujours qu’ils sont une nation menacée qui doit se défendre contre on ne sait pas trop qui. Mais pour leurs dirigeants cet élément semble secondaire.
En France, pour lutter contre le terrorisme et le complotisme, la solution devrait passer par la formation de la jeunesse à consulter la presse. C’est pourquoi, notre ministre de l’Éducation nationale a annoncé le lancement d’une plate-forme qui proposera gratuitement des journaux sélectionnés. Sélectionnés évidemment par le ministère qui dorénavant aura aussi la prétention de vous dire comment et à partir de quoi vous devez vous informer. Quid des journaux non accrédités, de ceux qui ne proposent pas une information parfois trop lisse. Serait-ce une nouvelle façon détournée d’aide à la presse, c’est-à-dire aux grands groupes de presse propriétés pour la majorité de financiers et d’industriels de tous sauf de médias? Je sais… jamais contente…


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