L'édito de la semaine: Nice vs Munich


Par Rédigé le 24/07/2016 (dernière modification le 24/07/2016)

Ne vous y trompez pas, je ne vais pas vous commenter un match de football entre deux équipes rivales. Non, vous aurez compris que je veux revenir sur les deux massacres qui ont eu lieu à quelques jours d’intervalle, à Nice puis à Munich, perpétrés par deux paumés.


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Nous connaissions déjà le masochisme français concernant son économie face aux envolées du PIB allemand. Les Français, allez savoir pourquoi aiment se comparer aux Allemands - toujours évidemment à leur désavantage - et rarement ils ont l’occasion de le faire ainsi, c’est-à-dire en se comparant après avoir été tous deux victimes de massacres. Eh bien! Même face au mal, les Allemands sont meilleurs que les Français. Leurs hommes et femmes politiques sont plus sobres et leurs médias plus pudiques. C’est vrai que dans le cas de Nice, il était difficile de faire pire que ce qui s’est passé à la suite. Médias voyeuristes, politiques aux déclarations inutiles et intempestives sachant profiter de l’occasion, populations impudiques et immorales, certains ayant été jusqu’à revendre les objets laissés par des victimes sur la Promenade des Anglais. Qui dit mieux? Pas les Allemands manifestement. Ce match-là, il semble qu’ils n’aient pas voulu le gagner et c’est triste car celui-ci on aurait bien aimé le perdre!

Il est vrai que la remise en question de notre société ne peut être faite par nos politiques actuels. Ceux-là même qui osent profiter de ces attentats pour confirmer leur politique, en l’occurrence, l’état d’urgence sans reconnaître de façon explicite qu’il ne s’agit pas d’un attentat terroriste islamiste mais d’attentats contre la société dont ils sont issus. Que ce soit l’assassin niçois ou munichois, les deux étaient des hommes perturbés, malades de nos sociétés. Pourquoi ne nous posons-nous pas la question de savoir où une erreur de parcours a-t-elle été faite? Le danger est au sein même de nos sociétés et il ne semble pas nécessaire d’aller le chercher à l’extérieur, sans le nier pour autant il est vrai, car Kaboul a encore souffert ce week-end.

Puisque nous parlons d’Allemagne, profitons-en. Il a été fait peu échos des suites de l’affaire de la soirée de la Saint Sylvestre qui avait été marquée par l’agression de nombreuses femmes. Encore un reproche que nous pouvons faire aux médias… Les conclusions de l’enquête policière sont enfin sorties. Il en résulte que 1.200 femmes ont été agressées par 2.000 hommes environ dont seulement 120 ont pu être identifiés. Surtout, ces agressions ont poussé le législateur allemand à réagir et à durcir les lois existantes sur les délits sexuels. Ainsi, désormais de l’autre côté du Rhin, quand un être humain dit non à un autre, ce sera non: "tout acte commis contre la volonté identifiable d’une autre personne est désormais une infraction pénale". Enfin… Et chez nous, ce sera pour quand? Rendez-vous au 31 décembre?







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