L'édito de la semaine: un 8 mars de plus nécessaire


Par Rédigé le 05/03/2017 (dernière modification le 05/03/2017)


Encore un 8 mars en perspective. Encore une journée internationale de lutte pour les droits des femmes et de surcroît cette année, en pleine campagne présidentielle. Cela changera-t-il pour autant leur situation? Pourquoi les inégalités qui sont leur lot quotidien ne sont-elles pas un des thèmes de campagne des candidats? Alors que les violences qui leur sont faites s’immiscent partout. Dans l’économie, le chômage, la pauvreté, le terrorisme, etc…, tous ces sujets de campagne sur lesquels surfent allègrement nos trublions politiciens.


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Pourtant, le sujet reste pleinement d'actualité. D’aucuns penseront qu’il s’agit d’un thème mineur et qu’il ne peut être traité comme un vrai problème. Un de ceux contre lesquels la société doit impérativement lutter, comme le chômage, la violence, la pauvreté, etc… C’est qu’ils n’ont rien compris. Rien compris à l’inégalité dont sont victimes les femmes et qui est un vrai problème de société. Pour ne pas dire le problème de notre société et que, tant qu’il ne sera pas considéré comme tel, aucune autre difficulté à laquelle celle-ci est confrontée, ne pourra vraiment être résolue.

Tant que notre société laissera des individus comme cet euro-député polonais Janusz Korwin-Mikke, déclarer en pleine session du Parlement européen que "les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes parce qu’elles sont moins intelligentes" … il ne faudra s’étonner de rien. "Elles sont plus faibles, plus petites et moins intelligentes" a-t-il rajouté. Soulignons qu'il n'est passible que d’une enquête avec de possibles sanctions, mais pas certaines du tout… D'autant plus qu'il va sur ses soixante-quinze printemps… Et si on retire l’immunité parlementaire à Marine Le Pen pour ses photos de Daesch sur Tweeter, alors pourquoi ne pas tout simplement faire la même chose pour ce député dont les propos d'un autre âge sont tout aussi violents que les photos publiées par la présidente du FN.

Encore une fois, nous sommes bien d’accord que l’égalité naturelle n’existe pas et c’est tant mieux. Nous sommes tous riches de nos différences et de celles des autres, du moins nous le répète-t-on ad nauseam… Ce n’est pas de cette égalité dont il s’agit. L’égalité naturelle n’existe pas certes, mais la reconnaissance de l’autre en tant qu’individu à part entière, elle, est possible. Nous parlons ici d’égalité légale et institutionnelle. Celle-ci n’est pas négociable, c’est juste une question de droit. Et les citoyens d’une même société sont censés avoir tous les mêmes droits, lesquels devraient tous être appliqués. Il est vrai que le comportement de certains qui se disent nos élites, politique, économique ou encore intellectuelle, laisse penser le contraire. Et pourtant, c’est d’eux que devrait venir l’exemple. Exemple qu’il ne faut évidemment plus attendre et qui doit venir encore une fois de la base même de notre société. C’est aux entrepreneurs et entrepreneuses de ne pas profiter de la possibilité de moins bien rémunérer leurs employées, de montrer l’exemple puisqu’il ne vient pas de l’Etat. Afin que les femmes ne soient plus payées 26% de moins que les hommes. Car la première des indépendances est la financière. Dans notre société, sans argent nous ne sommes rien.

Paradoxalement, dans notre monde, les femmes qui sont la majorité de notre humanité sont considérées comme une minorité, au même titre que des groupes ethniques, religieux, culturels, etc.. Pourtant, celles-ci sont tout autant constitutives de ces mêmes groupes où parfois elles sont aussi discriminées. Pour elles, aucun droit n’est acquis, aucune victoire n’est gagnée. Tout est toujours remis en question et ne doit demeurer que l’éternelle vigilance.


Les actus vidéos du 27 février au 5 mars 2017






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