L’hôtel d’Assézat rouvre ses portes à Toulouse


Par Rédigé le 11/02/2024 (dernière modification le 08/02/2024)

Depuis le 2 février, après après plus de trois ans de rénovations diverses, on peut donc y admirer à nouveau la collection de la Fondation Bemberg "le petit Orsay toulousain" comme on la surnomme parfois.


Toulousains et touristes peuvent retrouver l’impressionnante collection d’œuvres d’art de Georges Bemberg, né le 30 septembre 1915 dans une famille d’industriels et financiers originaire de Cologne et installée en Argentine depuis les années 1850. Ce grand admirateur de la culture française passe sa jeunesse entre l’Amérique et Paris, fait des études à Harvard et hésite entre une carrière de pianiste, il a étudié chez Nadia Boulanger, et d’écrivain. Finalement il choisira cette dernière. "Il n’est âgé que d’une vingtaine d’années quand il fait sa première acquisition à New York : une gouache de Pissarro" indique-t-on à la Fondation. C’est le début d’une collection qu’il ne cessera d’enrichir. À la fin des années 1980, il réalise son souhait qui est de partager ce trésor avec le public dans un musée à Toulouse, environ 1 400 œuvres, dont 390 peintures, 150 bronzes, des livres anciens et une très importante collection de meubles et objets d’art. Il choisit l’hôtel d’Assézat qu’il aime particulièrement. Un hôtel particulier de la Renaissance classé aux Monuments historiques qui porte le nom de celui qui l'a fait construire, un marchand du XVIe siècle enrichi dans le commerce du pastel.

"En quelques secondes, ma décision fut prise, c’est ça ou rien d’autre, c’est ça ou rien. Il y avait une telle affinité, un tel accord, une telle harmonie entre ce que je voyais et ce que je sentais en moi" a révélé Georges Bemberg. Cette Fondation installée dans l’hôtel d’Assézat a été inaugurée en 1995. Georges Bemberg est mort à Paris le 17 juillet 2011.

Il aimait particulièrement Venise, aussi trouve-t-on dans ce musée des tableaux de cette ville, des objets de la Renaissance italienne, des bronzes ainsi que des émaux et des majoliques. La section des tableaux comporte des oeuvres de Lucas Cranach l’Ancien. Les XIXe et XXe siècles sont à l’honneur avec Claude Monet, Edgar Degas, Paul Gauguin, Auguste Rodin, Edouard Vuillard, Paul Signac, Henri Matisse, Egon Schiele, Georges Braque et Pablo Picasso. Sans compter Pierre Bonnard dont Georges Bemberg a réuni plus de 30 œuvres, ce qui en fait l’ensemble le plus important après ceux du musée d’Orsay et du musée consacré au peintre au Cannet.

C’est l’architecte Philippe Pumain qui a été chargé de la restauration de l’hôtel d’Assézat, elle a permis la création de nouveaux espaces destinés aux expositions temporaires. Au 1er étage, 6 salles sont consacrées à l’art ancien de la Renaissance au XVIIIe siècle, peinture, sculpture, mobilier, objets d’art mais aussi arts décoratifs et art vénitien. Au 2e étage, 6 salles également, où sont exposées des œuvres des XIXe et XXe siècles ainsi que de les œuvres de Pierre Bonnard, Il y a aussi deux cabinets dédiés aux arts graphiques. La présentation sera renouvelée régulièrement grâce à des rotations d’œuvres.
De nouvelles salles polyvalentes d’une surface d’environ 250 m2 sont consacrées aux expositions temporaires. Elles peuvent également servir de salles de conférence en dehors des périodes d’exposition. Le jeune public n’est pas oublié, des sacs de jeux lui est réservé pour découvrir de manière ludique les œuvres de la collection.

La première exposition temporaire de l'année se tiendra du 8 juin au 3 novembre prochains. "Les Paradis latins : étoiles sud-américaines", commissariat de l’éditeur et photographe Alexis Fabry, représente plus d’un siècle de photographie latino-américaine, de 1910 à 2023, 200 vues d’Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Équateur, Guatemala, Mexique, Pérou et Venezuela, choisies dans la collection de Leticia et Stanislas Poniatowski.





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: