LA DISPARITION DES ORANGS-OUTANS


Par Colette Dehalle Rédigé le 28/01/2009 (dernière modification le 28/01/2009)

C'est ce qui pourrait arriver dans une quarantaine d'années. Heureusement que le Hollandais Willie Smits qui vit depuis une trentaine d'années en Indonésie fait tout son possible pour protéger cette espèce que l'on trouve principalement à Sumatra et Bornéo.


Couverture du livre de Willie Smits
Depuis le jour où il a sauvé un jeune orang-outan en bien mauvais état, cet ancien ingénieur des eaux et forêts a abandonné sa profession pour se consacrer essentiellement à la protection de ces animaux particulièrement menacés par la cupidité humaine. En effet, la déforestation est source de profits, avec le bois d'abord puis aussi avec les cultures telles que le palmier à huile fort prisé pour la fabrication de cosmétiques ou biocarburants. Il faut y ajouter le trafic de la viande et même parfois les sévices que leur font subir d'odieux maniaques.

A travers sa fondation Balikpapan Orangutan Survival ou Borneo Orang Utan Survival, BOS, qu'il a créée en 1991, Smits aide les orangs-outans à survivre dans un milieu naturel qui se rétrécit chaque jour. Il en a ainsi sauvé 1 300 dont la mère avait été tuée, ce qui avait d'ailleurs causé à ces orphelins un violent traumatisme. Ils vivent sur 2 000 ha de terres qu'il a achetées pour les consacrer à la reforestation et il est aidé dans sa tâche par des centaines de collaborateurs. Ce qui n'est pas de tout repos, Willie Smits a souvent été menacé par des chasseurs qui avaient du mal à admettre son action. Le ministère des Forêts indonésien a très vite compris l'intérêt qu'il y avait à soutenir cette cause et maintenant l'Australie appuie aussi cette démarche depuis 2001 car en détruisant l'habitat de ces anthropoïdes on détruit également celui des populations locales.

Dans son livre "Thinkers of the Jungle", Smits décrit l'orang-outan comme un être qui pense, qui est capable de fabriquer des outils, de pêcher, de recueillir l'eau dans des calebasses, de sélectionner des plantes pour se soigner, qui a un certain sens de l'esthétique. Ils sont capables d'aider leurs semblables dans la difficulté, les mères s'occupent de leurs petits jusqu'à huit ans et leur transmettent la façon de survivre dans la forêt. Il raconte touché que lorsqu'il se rend en forêt les orangs-outans qu'il a sauvés le reconnaissent et viennent à sa rencontre. N'oublions pas que le mot orang-outan signifie en malais homme des forêts. C'est l'animal qui se rapproche le plus de l'homme génétiquement.

Willie Smits peut être satisfait de ce qu'il a réalisé, les 2 000 hectares se sont transformés en une forêt luxuriante avec 137 variétés d'oiseaux et trois de reptiles, trois mille habitants se sont installés et connaissent une modeste aisance.





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