LE CINQUANTENAIRE POMPEUX SUR FONDS CREUX LES ESPOIRS PERDUS (3)


Par Simon Yefou Rédigé le 03/03/2011 (dernière modification le 02/03/2011)

Malgré l’installation des partis uniques et la prise du pouvoir par les militaires, les problèmes du continent noir sont loin d'avoir trouver des solutions. En effet, au lieu d’être les structures de mobilisation des énergies pour le développement, les partis uniques sont plutôt devenus des structures de confiscation du pouvoir par l’élite dirigeante. Quant aux militaires qui se présentaient au début comme un corps bien organisé, discipliné et capable d’exercer le pouvoir sans dissensions, ils ont plutôt instaurer des pouvoirs personnels, répressifs et corrompus. Les espoirs que leurs prises de pouvoir avaient suscité parfois ça et là vont rapidement être déçus et les problèmes du continent ne vont cesser de s’aggraver.


Une des grandes richesses du continant africain est le sous-sol. Photos de O.Blaise
La richesse du sol et du sous-sol africains ne va pas du tout profiter aux fils d’Afrique exception faite de la clique exerçant le pouvoir. Les produits agricoles d’exportation vont être vendus à vil prix sur le marché mondial car en raison de la loi de l’offre et de la demande, ce sont les acheteurs qui vont pratiquement fixer les prix. Quant aux produits du sous-sol qui existent en quantité surabondante en Afrique, ils vont aussi être vendus à un prix dérisoire sur le marché international car en l’absence des moyens de transformation de ces produits, ils sont livrés à l’état brut. Ce sont alors les acheteurs et les transformateurs de ces produits qui vont en profiter. Les produits payés en Afrique à l’état brut à vil prix lui sont revendus excessivement chers une fois transformés. On va donc assister à une détérioration des termes de l’échange, les produits exportés par l’Afrique coûtant de moins en moins chers et les produits exportés par l’Afrique coûtant de plus en plus cher.
Cette situation ajoutée à la gestion catastrophique du pouvoir, la corruption, les détournements des fonds publics va plonger les pays africains dès les années 70 et surtout les années 80 dans une crise économique particulièrement sévère. Croyant trouver une bouée de sauvetage auprès des institutions de Bretton-Woods garantes de l’ultra-libéralisme, les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) du Fonds Monétaire International (FMI) vont être plutôt le problème et non la solution. Les fameuses thérapies de choc du FMI qui visent à établir les grands équilibres macroéconomiques vont plutôt enrichir les multinationales à travers les privatisations alors que les masses africaines paupérisées par les licenciements et les baisses de salaire ne savent plus à quel saint se vouer et attendent la moindre occasion pour secouer le joug des pouvoirs incapables de résoudre leurs problèmes.
C’est pour cela que ces masses africaines vont s’engouffrer dans la brèche ouverte par la destruction du mur de Berlin et la chute des dictatures communistes en Europe orientale en 1989 et commencer à revendiquer à cor et à cri l'instauration de la démocratie à travers le multipartisme. Le président français François MITTERRAND va leur venir au secours en sonnant la charge au sommet France-Afrique de juin 1990 à La Baule où il exige des chefs d’Etats africains qu’ils instaurent la démocratie s’ils veulent continuer à compter sur l’aide de la France. Malgré quelques résistances vite réduites, tous les dirigeants des pays africains indépendants en 1960 vont réinstaurer le multipartisme au début des années 90 et rédiger des constitutions instituant l’alternance au pouvoir par la limitation du nombre de mandats. Mais lorsque le vent de la démocratie va un peu se calmer, ces dirigeants africains à quelques exceptions près (comme le Mali et le Bénin) vont revenir sur leurs décisions en modifiant de nouveau les constitutions pour supprimer la limitation du nombre de mandats, l’un des derniers cas étant celui du Cameroun qui en avril 2008 a modifié la constitution notamment l’article limitant le nombre de mandats présidentiels à 2 x 7 ans au maximum. Cette modification permet au président Paul BIYA au pouvoir depuis 29 ans d’être à nouveau candidat aux élections présidentielles prévues en principe en Octobre 2011 au Cameroun.





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