La Bolivie dit non à son président


Par Rédigé le 03/03/2016 (dernière modification le 01/03/2016)

Dimanche 21 février 2016, le président bolivien Evo Morales a perdu un référendum qui lui aurait permis de briguer un quatrième mandat. C'est 51% des électeurs boliviens qui ont dit non à la modification de l'article 168 de la constitution, autorisant le président au pouvoir à se représenter pour les élections de 2020.


Evo Morales ne pourra se représenter aux élections de 2020. Photo (c) Alain Bachelier

Bolivie non au référendum.mp3  (133.26 Ko)

C'est 60% de la population bolivienne qui s'est déplacé dans les bureaux de vote ce dimanche 21 février. Si défaite il y a, elle n'est pas non plus écrasante, puisqu'avec 49% des voix en faveur du président Morales, le gouvernement n'a perdu que par une faible marge de 160.000 de votes.
Les résultats de dimanche signifient donc que Evo Morales quittera la présidence en janvier 2020, lorsque son troisième mandat, débuté en 2015, touchera à sa fin.
Malgré cette défaite, une majorité de la population soutient encore le président en place. Les commentateurs estiment que ce vote est essentiellement un refus de changer la constitution.

D'abord élu en décembre 2005, Evo Morales, d'origine aymara, est le premier président indigène de la Bolivie. Son idéologie politique socialiste combinée à son engagement envers les populations indigènes et son action pour une répartition plus équitable des revenus du gaz naturel, ont largement contribué à sortir de la pauvreté des millions de Boliviens.
Bien que son bilan soit encore considéré majoritairement positif, ses mandats n'ont pas échappé à la critique. Bénéficiant toujours d'un large soutien auprès de la population paysanne, dont il est issu, certains représentants autochtones et environnementaux, qui ont favorisé son ascension, l’accusent, quant à eux, de privilégier une minorité riche et "à la peau claire".
A ces critiques, on peut ajouter notamment les accusations de corruption affirmant qu'il aurait favorisé les entreprises de son ancienne compagne, qui a signé des contrats de plusieurs centaines de millions de dollars avec le gouvernement.

Aujourd’hui, le MAS (Mouvement vers le socialisme), vient d’essuyer un revers qu'il n'attendait pas vraiment. Le défi du parti est de trouver un nouveau leader avant 2019, et pour le moment aucun nom ne semble se distinguer.






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