La crise est impitoyable


Par Colette Dehalle Rédigé le 13/01/2009 (dernière modification le 13/01/2009)

Celle que le monde traverse depuis un certain temps a des conséquences dans plusieurs domaines, celui de la culture n'y échappe pas, et aux États-Unis comme ailleurs. Aucun secteur n'est épargné, les musées, les opéras, les théâtres ainsi que les maisons d'édition sont concernés de New York à Los Angeles. Certains organismes d'ailleurs connaissaient déjà des difficultés que la situation actuelle n'a fait qu'aggraver.


C'est ainsi que l'on apprend que le musée d'art contemporain de Los Angeles, MOCA, était sur le point de fermer. Il a été sauvé in extremis par le mécène Eli Broad qui a offert une vingtaine de millions de dollars. Ce qui lui a évité la solution qui avait été envisagée, la fusion proposée par le Los Angeles County Museum. Mais la générosité des mécènes peut avoir des limites surtout dans une période difficile. Le National Academy Museum de New York sur la 5e avenue n'avait pas les moyens de régler les factures d'électricité, aussi les responsables ont-ils décidé de vendre deux œuvres de Edwin Church y de Sanford Robinson Gifford, peintres paysagistes nord-américains du XIXe. Ils en retirèrent 13,5 millions de dollars mais s'attirèrent les foudres des représentants de la profession.

Ces derniers mois, on a enregistré des baisses de fréquentation du public des salles de spectacles. Broadway se verra obligé d'arrêter un certain nombre de productions, et parmi elles certaines qui semblaient pourtant bien marcher. Quant aux spectacles prévus pour les prochaines saisons, quel producteur peut envisager avec sérénité de les financer si tout laisse imaginer que le public ne sera pas au rendez-vous ?
L'opéra de Baltimore par exemple a subi une telle chute de la fréquentation et des subventions des donateurs que sa trésorerie est en mauvais état et a été amené à annuler deux productions prévues pour le printemps, Porgy and Bess et Le Barbier de Séville.

Hollywood également ressent les effets de la crise, les recettes cinématographiques ont baissé mais surtout parce que le prix du billet a augmenté, en outre la fréquentation aussi est en baisse, les suppressions d'emplois et des menaces de grève ne contribuent pas à redonner confiance. On a pu remarquer que le faste qui accompagnait traditionnellement les réceptions suivant les remises de prix n'est plus aussi tapageur...

Le secteur de l'édition connaît aussi des difficultés. Une des maisons les plus prestigieuses du pays, Houghton Mifflin Harcourt, qui a dans son catalogue les œuvres d'auteurs prestigieux, a, depuis novembre dernier, restreint le nombre des contrats pour de nouveaux manuscrits littéraires. Random House aussi bien que Simon & Schuster ne sont pas épargnés.
Certains journaux ne vont guère mieux, le groupe de presse Tribune, propriétaire de plusieurs grands quotidiens, comme le Los Angeles Times et le Chicago Tribune, est en faillite, le New York Times traverse une très mauvaise passe.

Évidemment, il ne faut pas oublier que le pays est vaste, qu'il a des ressources immenses et qu'il y a encore des institutions qui fonctionnent très bien !





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