La mission "Tara Océans"

CP


Par Podcast Journal Rédigé le 26/02/2010 (dernière modification le 05/03/2010)

La mission Tara Oceans est un projet "labellisée" de l'Année Internationale pour la Biodiversité par l’ONU. Elle a pour but d’approfondir notre connaissance de la biodiversité marine.


Léquipe scientifique. Photo (c) F. Benzoni
Extrait du Journal de Bord de Tara:
“Les affaires reprennent !’’ Homme d’action, le capitaine Hervé Bourmaud ne cache pas sa satisfaction. Depuis la mi-janvier, la rosette n’avait plus été mise à l’eau. Un mois et demi passé à travailler sur les coraux dans la région de Djibouti et faire des étapes de liaison, mais cette fois, les choses sérieuses commencent. La mise à l’eau de cet engin sophistiqué, qui est au cœur de la mission de Tara, était prévue pour la nuit de mercredi à jeudi.

Peu après le passage du détroit d’Ormuz, après avoir quitté le golfe arabo-persique et être entré dans le Golfe d’Oman, antichambre de l’Océan indien.
Fini, les mers fermées !

Depuis son appareillage d’Abu Dhabi, avançant face au vent, la goélette naviguait à la voile et au moteur. A l’approche de l’île omanaise de Great Quoin, qui marque l’extrémité orientale de la péninsule arabique, les vents ont tourné et forci. Idéal pour couper les deux moteurs diesel, ce dont tout le monde se réjouit ! En fin de soirée, l’équipe scientifique se réunit pour établir l’agenda de cette journée qui relance le programme de prélèvements et de filtration, après un long arrêt. La mise à l’eau est alors prévue vers 2h00 du matin, requérant la présence de quasiment tout le personnel embarqué. Ceux qui le peuvent font un petit somme en prévision de cette courte nuit.



Les Dr Stéphanie Reynaud et Didier Zoccola, chargés de recherche au Centre Scientifique de Monaco (CSM), organisme reconnu internationalement pour son expertise sur les milieux coralliens, viennent de retrouver leur laboratoire après trois semaines passées dans le golfe de Tadjourah à Djibouti, pour la collecte d’échantillons qui devront être maintenant analysés.

L'expédition durera trois ans et va explorer les océans afin d’en étudier principalement le plancton et les coraux. Partis sur la goélette Tara avec quatre autres scientifiques, les deux spécialistes du CSM ont ainsi pu étudier l’impact des changements climatiques et l’effet de l’acidification des océans sur les récifs djiboutiens.

D’après les premières constatations, ces récifs, qui avaient déjà été étudiés 12 ans auparavant par le Dr David Obura (présent lors de cette mission), ont parfaitement résisté aux dégradations provoquées par les changement climatiques. Ceci est une bonne nouvelle et donne de l’espoir à la communauté scientifique qui va peut être découvrir, grâce à cette mission, le secret de cette vitalité.

Les équipes du CSM, dirigées par les Dr. Sylvie Tambutté et Christine Ferrier-Pagès, vont maintenant s’atteler à étudier les interactions des coraux avec les « bonnes » bactéries qui leur sont associées ainsi que la structure complexe de leur squelette. Pendant ce temps, le Tara a repris sa route dans l’Océan Indien et deux autres missions sont prévues cette année, à Saint Brandon (île Maurice) et à Mayotte.

www.taraexpeditions.org


Sur la photo ci-contre (de gauche à droite) : Dr Andrew Baker (Miami University), Dr David Obura (CORDIO, Kenya), Dr Francesca Benzoni (chef de mission Université de Milan), Dr Ameer Abdulla (IUCN, Genève), Dr Stéphanie Reynaud (CSM) et Dr Didier Zoccola (CSM)
Photo (c) Francesca Benzoni





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