La mythologie revient en force à Innsbruck


Par Rédigé le 12/06/2025 (dernière modification le 11/06/2025)

Du 25 juillet au 31 août prochains, lors de ce rendez-vous international des amateurs de musique ancienne - opéras, concerts, manifestations diverses en des lieux différents mais toujours chargés d'histoire, elle sera plus présente que jamais.


Deux productions sont consacrées à Iphigénie qui inspira de nombreux compositeurs dont Gluck, Campra ou Galuppi (c) DR
Comme chaque année, sont privilégiées les oeuvres peu connues ou oubliées de compositeurs très connus ou bien celles de compositeurs moins connus ou injustement tombés dans l’oubli.

En été 2025, il y aura 55 manifestations en 19 lieux, le thème en est "Qui tire les ficelles?" Une réflexion que le destin, le pouvoir...
N’oublions pas que l’an prochain ce sera le cinquantième anniversaire du Festival qui n’a cessé de s’affirmer au cours des ans comme un grand moment musical. Fondé en 1976, l’Innsbruck destwochen der alter musik, le festival de musique ancienne d'Innsbruck, s’est transformé au fil des décennies en un festival de référence qui, durant quelques semaines célèbre la musique ancienne dans toute sa splendeur.

L’an dernier, une nouvelle page s’est tournée, Eva-Maria Sens est devenue directrice artistique et Ottavio Dantone directeur musical. Il privilégie le répertoire italien méconnu dont les liens historiques avec l'Autriche ne font que se resserrer.
Cette année, deux productions sont consacrées à Iphigénie, la fille d’Agamemnon, roi de Mycènes et d’Argos, et de Clytemnestre. La soeur d’Oreste, Electre et Chrysothémis faillit être sacrifiée avant la guerre de Troie mais fut sauvée grâce à l’intervention d’Artémis. Elle inspira de nombreux compositeurs dont Gluck, Campra ou Galuppi et des dramaturges d’Euripide à Racine, et même au-delà...

Tout d’abord "Ifigenia in Aulide", dramma per musica en trois actes du Vénitien Antonio Caldara, né en 1670 et mort à Vienne le 28 décembre 1736. Sur un livret d’Apostolo Zeno. La première eut lieu le 5 novembre 1718 au théâtre de la cour impériale à Vienne. A Innsbruck, sous la direction d’Ottavio Dantone à la tête de l’Accademia Bizantina, Anna Fernández et la compagnie espagnole PerPoc de Santi Arnal en réalisent la mise en scène. Les 8/8 à 19h, le 10/8 à 16h et le 12/8 à 19h au Tiroler Landestheater d’Innsbruck.

Suivra "Ifigenia in Tauride", dramma per musica en trois actes de Tommaso Traetta, né dans les Pouilles le 30 mars 1727 et mort le 6 avril 1779 à Venise. Sur un livret du Toscan Marco Coltellini. Première le 4 octobre 1763 au palais de Schönbrunn à Vienne, résidence d’été des souverains. L’oeuvre renaît en décembre-janvier 2014 au Rokokotheater  à Schwetzingen. A Innsbruck, la mise en scène est due à Nicola Raab et Christophe Rousset sera au pupitre des "Talens lyriques" qu’il a fondé en 1999. Les 27 et 29/8 à 19h au Tiroler Landestheater d’Innsbruck.

Entre les deux s’intercalera "Il Giustino", dramma per musica en 3 actes du Vénitien Antonio Vivaldi, connu aussi sous le nom de Il Prete Rosso, le Prêtre Roux, 4 mars 1678 -28 juillet 1741 à Vienne. L'oeuvre fut créée durant le Carnaval de 1724 au théâtre Capranica de Rome. Le livret est d’Antonio Maria Lucchini d’après Nicolò Beregan et Pietro Pariati. C'est l'histoire d'un paysan devenu empereur, Justin Ier de l'Empire romain d'Orient, dans un opéra aux nombreux rebondissements, au milieu de personnages historiques et de faits réels. Les femmes n'étant pas autorisées à chanter en public, l'opéra était écrit pour des voix d'hommes, quelques parties aiguës étaient interprétées par des castrats. Aux Innsbrucker Festwochen 2025, "Il Giustino" sera naturellement interprété par un ensemble mixte. Les cantatrices, sont des lauréates du Concours Cesti 2024. Dans une mise en scène de Claudia Isabel Martin Peragallo sous la direction musicale de Stefano Demicheli. Les 17/8 à 16h, 19, 21 et 22/8 à 19h.





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: