La tempête 'Cedrus Libani'


Par Ibrahim Chalhoub Rédigé le 17/03/2011 (dernière modification le 16/03/2011)

Après avoir réduit le prix de l’essence de 5000 Livres Libanaises (presque 2.5 euro), les prix remontent pour se rapprocher du niveau qui a provoqué la crise il y a 3 semaines. La foule de voitures qui dépense quelque un tiers des salaires faute de transport en commun pourra revivre la panique.


Rien que de la neige (c) Ibrahim Chalhoub
Les Libanais vivants au jour le jour ne savent plus comment s’organiser dans des manifestations contre les difficultés de la vie. Une protestation pro féministe a été étouffée par la brusque présence d’une autre cherchant à bannir le système religieux. Les slogans lancés d’un côté se diluaient pèle-mêle dans l’autre, faute de calcul.
Par contre, le peuple n’est capable d’organisation que si, et seulement si, les autorités politiques en sont les protagonistes.
Prenons par exemple le nombre de participants dans la manifestation du 14 mars (presque le quart du peuple libanais) d’une part et celle du groupe du 8 mars qui a duré plus d’un an dans le centre ville il y a presque 5 ans, d’autre part. Toutes les deux n’auraient pas eu la possibilité d’exister sans l’organisation minutieuse et le soutient des politiciens du pays. Notons bien les sommes requises qui ne peuvent être fournies que par les géants de l’économie libanaise qui ne sont dans la plupart que les hommes de la politique du pays.
Au-delà de la multiplicité des événements qui se succèdent au Liban et en deçà des paroles, affects et silences, on reconnait une peur généralisée déstabilisant une large partie de la population à la limite de la phobie. Chaque mois on entend parler de ce qui pourrait se produire à cause de tels ou tels faits. Suite aux rumeurs, l’environnement s’envenime dans l’attente. Ce cycle a débuté au lendemain de la dernière guerre, et depuis, à chaque conférence de presse d’un homme politique les rues se paralysent.
On a récemment entendu des agences de télécommunications qui ont affirmé que le plus grand nombre des messages téléphoniques envoyés vers les pays où les révoltes contre la dictature ont éclaté venaient du Liban. On dirait une tempête brûlante qui a contribué à enflammer la région pétrolière et qui n’a laissé à sa source que de la neige.





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