La violence armée menace les avancées vers les Objectifs du Millénaire pour le développement

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Par Salwa Al-Dalati Rédigé le 12/05/2010 (dernière modification le 12/05/2010)

Genève, le 12 mai 2010 — Alors qu’il reste moins de cinq ans avant l’échéance fixée pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), un nombre croissant d’États et d’organisations internationales et de la société civile s’attaquent à l’un des obstacles qui en entrave le plus la réalisation : la violence armée.


Soucieux de donner de l’élan à ce mouvement et de convier davantage de pays à se joindre à leurs efforts, le ministère norvégien des Affaires étrangères et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)* organisent conjointement une réunion mondiale sur la violence armée, qui se tient à Genève. Cette réunion entend faire de la réduction de la violence armée l’une des priorités de la communauté mondiale du développement.

"La violence armée tue plus de 2000 personnes chaque jour", a déclaré Jonas Gahr Store, ministre norvégien des Affaires étrangères. "La majorité de ces victimes sont des civils. La violence armée compromet gravement la réalisation de nos objectifs humanitaires et de développement communs. Les États doivent maintenant unir leurs forces et travailler en partenariat avec les Nations Unies et la société civile pour agir contre cette violence."

Lors de la conférence, qui s’est ouverte aujourd’hui, les délégués des organisations internationales, de la société civile et de 60 États doivent débattre de stratégies visant à faire reculer la violence armée. Leurs conclusions alimenteront le processus d’évaluation des OMD de 2010, qui aboutira au sommet de haut niveau prévu pour septembre à New York, lors duquel les dirigeants de la planète se réuniront pour mesurer les avancées, repérer les lacunes et s’engager à prendre des dispositions concrètes propices à la réalisation des OMD.

"La violence armée produit des effets catastrophiques sur les progrès du développement", explique Helen Clark, Administrateur du PNUD. "La vie de tous les jours est gravement perturbée, la sécurité et la sûreté des citoyens sont compromises, tout comme l’accès aux services élémentaires et aux moyens de subsistance. La communauté internationale peut se mobiliser pour contrer la prolifération des armes et leur utilisation, qui alimentent cette violence."

En adoptant les Engagements d’Oslo, les États s’engagent à prendre un large éventail d’actions, par exemple à mieux surveiller et à répertorier les cas de violence armée, à aider les victimes par des soins et des services de réinsertion appropriés, à mieux prendre en compte la lutte contre la violence armée dans les plans de développement à tous les niveaux de l’administration et à renforcer la coopération et l’assistance internationales afin de prévenir et de faire reculer la violence armée.


* Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est le réseau mondial de développement dont dispose le système des Nations Unies. Il prône le changement, et relie les pays aux connaissances, expériences et ressources dont leurs populations ont besoin pour améliorer leur vie. Nous sommes présents sur le terrain dans 166 pays, les aidant à identifier leurs propres solutions aux défis nationaux et mondiaux auxquels ils sont confrontés en matière de développement. Pour renforcer leurs capacités, ces pays peuvent s’appuyer à tout moment sur le personnel du PNUD et son large éventail de partenaires.

LA VIOLENCE ARMÉE

Chaque année, plus de 740000 personnes, soit plus de 2000 par jour, meurent du fait des violences associées aux conflits armés et à la criminalité à petite et grande échelle. La majorité de ces décès, soit 490 000 cas, ne s’inscrivent pas dans le cadre d’un conflit.
Les États frappés par un conflit ou par un niveau de criminalité obstinément élevé sont ceux qui sont les moins bien partis pour atteindre les OMD : 22 des 34 pays les plus éloignés de la réalisation des OMD sont touchés par un conflit ou sont en train d’en sortir.

Selon la Banque mondiale, les pays en conflit et les États fragiles se situent à 10 % de l’objectif pour l’OMD 1 (réduire l’extrême pauvreté et la faim) ; à 45 % pour l’OMD 2 (assurer l’éducation primaire pour tous) et à 14 % pour l’OMD 5 (améliorer la santé maternelle).
La violence armée détruit des vies et des moyens de subsistance, alimente l’insécurité et compromet les perspectives de développement humain. Selon les estimations les plus récentes, le coût total de la violence armée dans les pays non frappés par un conflit se chiffre à 163 milliards de dollars, soit plus que les dépenses annuelles consacrées à l’aide publique au développement.

Au Salvador, selon les données les plus récentes disponibles (2003), la violence par armes à feu coûte à l’État et aux citoyens 11,5 % du PIB, soit plus de deux fois le budget de l’éducation et de la santé (4,8 % du PIB).
Des années de guerre civile et de violence armée soutenue dans des pays en conflit tels que la République démocratique du Congo, le Liberia et le Sri Lanka ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes ainsi que la destruction massive des moyens de subsistance de millions d’individus, ce qui accroît considérablement le nombre de pauvres et entrave la réalisation de l’OMD 1.

On estime que 875 millions d’armes légères et de petit calibre (ALPC) sont actuellement en circulation, dont les trois quarts entre les mains de civils. À l’échelle planétaire, 60 % des homicides sont perpétrés au moyen d’ALPC.
De 50 à 60 % du commerce mondial des armes de petit calibre s’opère dans la légalité, mais il n’est pas rare que des armes exportées légalement se retrouvent sur le marché noir, ce qui contribue à déstabiliser davantage des États en conflit déjà fragiles.

En juin 2006, le PNUD et les autorités suisses ont accueilli conjointement un sommet à l’issue duquel 42 États ont adopté la Déclarationde Genève sur la violence armée et le développement, initiative visant à obtenir un recul mesurable de la violence armée d’ici 2015.
En mars 2010, 108 États avaient signé cette déclaration. En s’appuyant sur les travaux ayant abouti à la Déclaration de Genève, le PNUD et les autorités norvégiennes collaborent avec les États membres afin que les engagements à prévenir et à faire diminuer la violence armée soient inscrits à l’ordre du jour de la réunion plénière de haut niveau sur les OMD, puis pris en compte dans les stratégies mises en œuvre jusqu’en 2015 pour réaliser les OMD et faire avancer le développement.

Le PNUD aide actuellement 27 pays qui s’efforcent d’endiguer la prolifération des armes et la violence qu’elle entraîne. Pour de plus amples détails, consulter : www.undp.org/cpr/we_do/avmasa.shtml





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