Le 8 mars n'est pas une question de choix mais de nécessité

Écoutez un regard décalé


Par Rédigé le 11/03/2015 (dernière modification le 12/03/2015)

Quelques jours après le 8 mars, plusieurs réflexions me sont venues à l'esprit. Force est de constater que chaque année, l'événement prend de l'ampleur. C'est une date que je suis, que je fête depuis très longtemps et je suis heureuse de voir que cette "fête" est de moins en moins contestée et surtout de plus en plus évidente.


Réflexion sur le 8 mars.mp3  (709.63 Ko)

Sur les réseaux sociaux d'abord. On y trouve une profusion d'informations, d'articles, d'événements qui rappellent la situation des femmes en France et dans le monde. Il n'est pratiquement plus nécessaires de justifier cette journée, il y a encore pas si longtemps décriée par nombre de personnes. Elle l'est encore, certes. On peut toujours entendre, des hommes en général mais pas seulement, estimer que ce n'est pas nécessaire, mais c'est de plus en plus rare. Soit ils n'osent plus, soit ils ont évolué. Soyons optimistes.
Mais revenons à toutes ces informations publiées dans les médias et sur internet en particulier. On peut y lire des papiers où la condition féminine n'est pas seulement traitée en tant que telle mais aussi associer à d'autres combats. Ainsi la représentation des femmes dans les médias est un sujet de plus en plus à la mode, car inquiétant. En effet, Le Monde vient de publier une enquête sur la présence des femmes dans les quotidiens nationaux. Celles-ci ne représentent que 20% des personnes citées ou en photo. Ce constat n'est pas unique pour la presse écrite, il est le même pour l'audiovisuel, c'est-à-dire une femme pour quatre hommes mentionnés. Plus pervers, les femmes nommées le sont généralement anonymement et sans photo. Le site d'informations Les Nouvelles/News fournit des dossiers très intéressants sur la présence de la femme dans les médias, dans une profession rappelons qui est de plus en plus féminisée certes mais seulement à la base. Peu de grands de médias sont en effet dirigés par des femmes. En même temps, osons le dire, le milieu des médias est largement dominé par des hommes à l'ego surdimensionné.
Dans le monde aussi leur situation évolue. L'Algérie par la voix de son président envisage de sortir la femme algérienne de son statut de mineur. La déclaration a été faite à l'occasion de la journée de la femme. Et si la situation des femmes est encore largement critique dans nombre de pays comme on l'a vu récemment en Inde et en Turquie à travers les médias, des femmes réagissent et manifestent leur révolte.

Cette journée doit être l'occasion de rappeler tous les combats des femmes dans le monde. Elle est récupérée par nombre de politiciens, de grandes marques qui profitent de l'occasion pour une fois encore réduire à la femme à une petite chose fragile qu'il faut dorloter. Mais il ne faut pas s'arrêter à cela pour dire que la journée de la femme ne sert à rien si ce n'est justement à être une fois de plus manipuler par certains. Non, la journée de la femme est importante comme stimulateur de rappel de la situation, de ce que vivent les femmes dans le monde. Et n'oublions pas le danger n'est pas seulement masculin, il vient aussi des nombreuses divisions naturelles et normales entre femmes. Encore une fois une question de nature, mais comme en géopolitique, il faut savoir parfois s'associer avec son ennemi pour combattre un autre ennemi encore plus redoutable. C'est une question de survie.
Bien sûr me direz-vous, il est regrettable que ce pic d'intérêt n'intervienne qu'une fois par an, mais c'est ainsi. Si cette date n'existait pas, nous n'aurions pas ce flot d'informations, d'événements consacrés à la femme et ce serait regrettable. C'est comme pour la parité. Certains la rejette. Mais je pense que nous n'avons pas le choix. Les hommes auraient pu nous éviter cela. La majorité n'a pas réussi à passer par dessus leur nature et accepter le constat que les femmes représentent la moitié de l'humanité. Il a donc fallu légiférer. La question de savoir si on approuve ou pas, n'est pas à l'ordre du jour, la bonne question est de savoir si une population est représentée ou non. Ce n'était pas le cas. Dont acte.





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