Le feuilleton de l'été


Par Rédigé le 26/07/2020 (dernière modification le 26/07/2020)

En général vite oubliées dès la rentrée, les séries télévisées estivales ne sont jamais très passionnantes. Bâties sur des clichés manichéens qui permettraient prétendument aux téléspectateurs de s'y retrouver plus facilement parmi la kyrielle d'acteurs et de rebondissements proposés, elles sont aujourd'hui passées gentiment à la postérité. S'il faut bien évidemment toujours tenir ces mêmes téléspectateurs en haleine, avec le replay, lav liberté est plus grande. D'où entre autres, une nette amélioration de ces séries estivales. Les amateurs en redemandent.


Edito 26 07 20.m4a  (1.77 Mo)

Si ce sentiment d'obligation de prendre les autres pour des crétins a pratiquement disparu dans les séries télévisées estivales - souvent avec elles d'ailleurs-, il semble malheureusement que ce ne soit pas le cas en politique. Là, sans surprise, les gouvernants continuent à penser que les gouvernés sont des crétins. La série de cet été pourrait s'intituler "Peur sur le monde" ou encore "Alerte au Corona virus"... A vous de voir par rapport à vos références. Les téléspectateurs sont tenus en haleine. Y aura-t-il une 2e vague? Les ministres ont consulté les augures et tout cela ne dit rien de bon, ils jouent désormais le rôle des raisonnables, de ceux qui auront prévenu. Surtout depuis qu'on reconfine, mais différemment. Ils auront prévenu, désormais ils comptent sur le comportement civique des habitants. Ces mêmes habitants qu'ils matraquent de publicité pour qu’ils consomment et manipulent à longueur de journée.

Les corps professionnels qui ont été aux avant-postes lors de la première vague, ont d'abord été considérés comme des héros avant de redevenir des fonctionnaires mal considérés. Et une fois leur heure de gloire involontaire passée, ils ont repris leurs slogans que trop peu écoutent, vacances obligent. Les médecins et scientifiques quant à eux, continuent à se déchirer sur fond d'hydroxychloroquine et de corruption. Les politiques qui l'ont interdite ne sont toujours pas convaincus d'avoir fait les bons choix. Mais en toile de fond, il y a les laboratoires pharmaceutiques à la réputation sulfureuse qui entretiennent des liaisons dangereuses avec le corps médical.
Parallèlement à cela, les survivants de la Covid 19 commencent à témoigner de l'enfer qu'ils ont enduré. Face aux 30.000 personnes qui n'ont pas survécu - chiffre officiel, saura-t-on d’ailleurs jamais le nombre exact? - on pourrait penser qu'eux s'en sortent bien. Mais entre amputation et réapprendre à marcher, manger, voire même tout simplement à respirer, rien n'est simple ni évident.

Enfin, comme dans toutes les bonnes séries télévisées, il y a néanmoins une lueur d'espoir. En effet, une bonne nouvelle vient d'être annoncée à la suite d’une étude. La France serait le pays qui aurait le mieux "rebondi" après la crise du corona. Il s'agit évidemment d'un sursaut d'activités économiques. Après le confinement, les ménages français ont été parfaits et ont à nouveau consommé. Pour ceux qui voulaient que la crise sanitaire fût l'occasion d'un changement de comportement, d'un nouveau paradigme, allez soyons fous, d'un nouveau monde, eh bien, c'est raté! 

Naguère, les séries télévisées finissaient toujours bien. Aujourd'hui, vous avez dû le remarquer tout comme moi, les auteurs et autrices osent laisser les fins en suspens. Les Happy end ne sont plus une fin en soi. Les auteurs estiment de plus en plus qu'ils ne sont pas des vendeurs de bonheur et arrivent à assumer des fins normales, de la vie quoi. Vous savez, comme pour les opéras qui en général finissent toujours mal. Nos gouvernants devraient arrêter de nous prendre pour des téléspectateurs de séries estivales. Nous méritons mieux que cela.






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