Le volontourisme, une gangrène au Cambodge


Par Rédigé le 23/05/2018 (dernière modification le 22/05/2018)

Le "volontourisme" est une contraction entre le volontarisme et le tourisme. Le Cambodge fait partie des pays les plus pauvres du monde, ainsi c'est la destination phare pour toute bonne âme en quête de tourisme responsable. Venir aider les orphelins, voire les enfants déshérités, voilà ce que proposent de nombreuses ONG sur place. Cependant derrière cette belle action se cache un véritable business.


Orphelinats: un lieu touristique comme un autre

Illustration. Image du domaine public.

Volontourisme.mp3  (1.05 Mo)

Vous vous demandez probablement pourquoi le Cambodge compte autant d'orphelins. C'est la même question que s'est posée l'UNICEF avant de nous révéler la supercherie: seulement un tiers des enfants accueillis dans les orphelinats cambodgiens sont des vrais orphelins. En effet, le Cambodge a réellement compté beaucoup d'orphelins après la guerre civile qui s'est achevé en 1975. C'est après ce génocide que de nombreuses organisations se sont implantées afin de leur venir en aide. Elles ont suscité la sympathie et la générosité du touriste de passage qui est prêt à donner de son temps voire de l'argent. Malgré le fait que les orphelins d'après-guerre sont tous adultes, on dénombre plus de 300 orphelinats construits à proximité des principaux lieux touristiques. Sans compter le traumatisme de ces enfants qui voient défiler un nombre accru de bénévoles avant qu'ils disparaissent. D'après le documentaire de l'AFP "Le tourisme dans les orphelinats cambodgiens au banc des accusés" (disponible sur Youtube), on parle même de "perte affective" et que les enfants iraient mieux "sans cette aide à temps partiel".

Afin d'éviter que les orphelinats baissent dans leurs effectifs et menacent ainsi la survie des emplois créés, de nombreuses organisations de défense des droits de l’enfant dénoncent une tendance de plus en plus grande de ces institutions à attirer des enfants venus des zones rurales pauvres. Afin de faire gonfler leurs effectifs d'"orphelins", ils promettent à leurs parents de leur fournir une éducation à laquelle ils n’auraient normalement pas accès. Ce procédé est contraire à la Convention des droits de l’enfant (ratifiée par le Cambodge) qui stipule qu’un enfant doit avoir le droit "de connaître ses parents et d’être élevé par eux". Pire encore, le nombre d’orphelinats serait, selon l’UNICEF, en constante augmentation alors même que la demande a diminué. L’orphelinat est devenu un business comme les autres.







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