Les affaires, encore les affaires, toujours les affaires

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 15/09/2019 (dernière modification le 15/09/2019)

Les affaires politiques ne sont jamais loin des affaires financières. Les premières entraînant le plus souvent les secondes. Octave Mirbeau nous l’a déjà montré avec "Les affaires sont les affaires", où les deux univers sont mêlés et qui connut le plus grand succès dès 1903. Elle n’a jamais cessé depuis de ravir les spectateurs… L’actualité française de cette semaine nous l’a rappelé brutalement. La République exemplaire promise par tous et par le président Macron en particulier, a de sévères ratés.


Mais pas que. La solidarité qui lie les hommes et les femmes politiques en cas de révélation de scandales financiers démontre bien que les valeurs qui devraient les motiver fondent comme neige au soleil face à la réalité des révélations.

Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand est mis en examen pour "prise illégale d’intérêt" dans une affaire de mutuelle sur fond de magouille familiale. L’enquête ne date pas d’hier. En juin 2017, alors ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand avait quitté le gouvernement pour les mêmes accusations. Alors que la présomption d’innocence n’avait pas été évoquée à ce moment-là, elle l’est aujourd’hui par le Premier ministre et le président de la République. Hier éventuellement coupable, aujourd’hui éventuellement innocent. Autant que le citoyen lambda l’apprenne…"selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir", La Fontaine l’a écrit il y a bien longtemps. C’est d’ailleurs peut-être pour cela que les écoliers apprennent très tôt ses fables alors qu’elles ne leur sont pas toujours compréhensibles. Mais si certains citent La Fontaine d’autres préfèrent évoquer Hugo. Ainsi le président estimant que "M. Ferrand va être mis au pilori pendant plusieurs jours", comme "Quasimodo" : "les gens passent et lui jettent des pierres, là c'est pareil, un premier juge déclare un non-lieu, un autre le met en examen". Les gens dont parle Emmanuel Macron sont ceux qui se demandent pour qui on les prend.

Surtout lorsque toutes tendances confondues, d’autres politiques mouillés dans des affaires de prise d’intérêt ou de détournement de fonds se précipitent pour clamer eux aussi le principe de la "présomption d’innocence". C’est l’actuel député de Rugy qui ne doit pas trouver cela juste!

Après Paris, Bruxelles. La présidence française a choisi pour la représenter au sein de la nouvelle Commission européenne, Sylvie Goulard. Cette éphémère ministre du premier gouvernement Philippe, est elle aussi soupçonnée dans une affaire d’emplois présumés fictifs du MoDem et de travaux payés par l’institut Berggruen de 2013 à 2015. A se demander si certains ne cherchent pas les problèmes? Y-a-t-il un tel déficit de compétences au sein de nos élites politiques pour être obligé de prendre des personnes qui ne sont pas au-dessus de tout soupçon? A moins évidemment qu’il ne s’agisse que de petits arrangements entre amis?

De son côté,Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, a semble-t-il réussi à répartir et à garantir les grands équilibres européens, entre les femmes et les hommes, les différentes forces politiques européennes, et les pays de l'Est et de l'Ouest. Les premières protestations viennent des Ecologistes qui s'estiment lésés.
Ce qui surprend évidemment c’est l’intitulé d'un portefeuille associant l'immigration et la défense des frontières à "la protection du mode de vie européen" face  à l’arrivée importante de migrants. Formulation qui reconnaitrait et validerait ainsi une forme de péril et de mise en danger du mode de vie européen qu’il faudra d’ailleurs bien définir, vu la variété des modes de vie dans une Union à 28 pays. Cela sent encore le compromis…

edito 15 09 19.m4a  (1.65 Mo)






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