Les deux plus gros pollueurs de la planète ratifient l’Accord de Paris


Par Rédigé le 09/09/2016 (dernière modification le 08/09/2016)

La Chine et les États-Unis ont annoncé, samedi 3 septembre 2016, qu’ils ratifiaient l’accord mondial sur le climat obtenu en décembre 2015 à l’issue de la COP21.


Les chefs de délégations lors de la COP21 de Paris. Photo (c) Presidencia de la República Mexicana

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La Chine a annoncé, samedi 3 septembre 2016, qu’elle avait ratifié l’Accord de Paris, conclu le 12 décembre 2015 à l’issue de la Conférence mondiale sur le climat. Quelques heures plus tard, c’était aux États-Unis de faire la même annonce.

Cette double ratification par les pays les plus polluants au monde représente un pas de géant dans le processus de mise en pratique de l’accord mondial. En effet, celui-ci n’entrera en vigueur que lorsque cinquante-cinq pays représentant au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre l’auront ratifié. Or, avant le 3 septembre, seuls vingt-trois pays, qui représentaient moins de 1,5% de ces émissions, avaient procédé à sa ratification. Certains des autres plus gros pollueurs, parmi lesquels l'Union européenne, l’Inde et la Russie, n’ont quant à eux toujours pas franchi le pas.

Au sein de l'Union européenne, d'où proviennent 10% des émissions de gaz à effet de serre, seules la France et la Hongrie ont pour l'instant approuvé le texte. Sur le Vieux continent, la question de la répartition de l’effort climatique entre les États membres rend les négociations particulièrement laborieuses.

La Chine, responsable de 28% des émissions mondiales de gaz carboniques, souffre déjà de la pollution et du changement climatique. En faisant partie des premiers pays pollueurs à ratifier l'Accord de Paris, elle souhaite devenir leader industriel mondial dans les énergies renouvelables. Pour les États-Unis, qui émettent 15,5% des émissions mondiales de CO2, il était également important de ratifier le traité avant l'élection présidentielle qui aura lieu le 8 novembre 2016, car un changement de président risque de compromettre le processus.

Couplée à l'impact politique de cette annonce faite par les géants que sont les États-Unis et la Chine, la pression exercée par les investisseurs internationaux, qui réclament des annonces pour pouvoir réorienter leurs investissements, pourra peut-être accélérer l'adoption définitive du texte par tous les pays signataires.

Trente-quatre pays se sont d'ores et déjà engagés à approuver l’accord avant 2017: au total, les États l’ayant ratifié ou sur le point de le faire devraient donc représenter près de 60% des émissions. L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris pourrait dès lors intervenir avant la fin de l’année. Si l’accord n’entrait pas en vigueur à l’issue de la COP22, qui aura lieu du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, la crédibilité de la volonté politique risquerait d’en pâtir.

Mais même si l’accord entrait en vigueur dès la fin de l’année, la question climatique serait encore loin d’être réglée, tant les engagements nationaux tardent à être mis en pratique.







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