Les jalons d'une finance islamique forte posés à Dakar


Par Elhadji Babacar Mbengue Rédigé le 14/01/2010 (dernière modification le 14/01/2010)

Du 11 au 12 janvier s'est tenu, dans la capitale sénégalaise, le premier forum international sur la finance islamique au sein de l'union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
Une rencontre qui a ouvert de réelles perspectives pour le financement de la lutte contre la pauvreté.


Avec un taux de croissance de l'ordre de 20%, adossé à un actif de 1000 milliards de dollars, la finance islamique affiche une réelle bonne santé. Et ce, malgré ses difficultés d'expansion dans l'espace de l'UEMOA.
La rencontre de Dakar a été l'occasion pour les acteurs de soulever les problèmes liés au mode de financement basé sur la charia islamique. Mais aussi, elle a permis de convenir de l'urgente nécessité de lever les obstacles en définissant un cadre règlementaire et fiscal favorable.

La réflexion ayant été déjà lancée au sein de l'institution financière ouest africaine, "C' est à nous de lever les obstacles" a souligné le chef de l'État sénégalais Me Abdoulaye Wade lors de la cérémonie d'ouverture.
Et d' affirmer : "ce que nous cherchons c'est le financement de notre économie". Il a, par ailleurs, souhaité que cette dynamique soit accompagnée par l'institution financière régionale qu'est la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

Des défis en perspective

Entre autres défis de la finance islamique, figurent l'optimisation des moyens, la transparence et la standardisation. Ce forum, qui a passé en revue les questions liées aux emprunts obligataires et aux assurances islamiques, place le renforcement des ressources humaines au rang de priorité. Il se propose aussi de travailler à l'implantation d'instituts et de banques islamiques.
Dans son rapport de synthèse des travaux, Mme Oulimata Diop, Directrice de la monnaie et du crédit a vivement recommandé la création de "Charia Board" dans les institutions de finances conventionnelles.

La cérémonie de clôture de ces assises a été l'occasion saisie par le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, pour inviter la Banque islamique de développement à apporter une assistance technique et à appuyer la grande muraille verte, un des grands projets du chef de l'Etat sénégalais.
Aussi, a t-il demandé d'approfondir la réflexion sur l'idée de création d'un fonds d'assurance islamique, émise par Me Wade afin d'inciter le monde arabe à investir en Afrique. Ce qui serait bénéfique dans le cadre du financement de la lutte contre la pauvreté.

Au total, l'espoir né de la volonté de l'Uemoa d'accroître l'efficacité de la finance islamique dans son espace est grand. Toutefois, c'est dans la mise en œuvre rapide des recommandations de ce forum que réside l'urgence de l'heure.





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