MEILLEUR ARTICLE DE LA SEMAINE PASSEE: UN JOUR PARMI D'AUTRES... La journée internationale de la femme a 100 ans


Par Rédigé le 08/03/2010 (dernière modification le 21/03/2010)

L'idée d'une "Journée internationale de la femme" a cent ans. Clara Zetkin militante allemande du droit des femmes, en fit la proposition qui fut votée le 8 mars 1910, lors de la deuxième conférence de l'Internationale socialiste des femmes qui se tenait à Copenhague. Elle réunissait une centaine de représentantes venues de 17 pays différents. Cette date du 8 mars fut donc retenue.


Défilé de suffragettes à New York le 6 mai 1912
Il faudra cependant attendre 1977 pour que cette journée du 8 mars soit officialisée par les Nations unies. Certains voudraient retenir le 8 mars 1857, jour où eut lieu une manifestation des ouvrières du textile aux États-Unis, pour marquer cette célébration. Ce serait une légende, seule la date du 8 mars 1910 à Copenhague est valable.
Au début du XXe siècle, nombreuses avaient été les manifestations de femmes qui réclamaient de meilleures conditions de travail ainsi que le droit de vote et l'égalité. En 1911, des manifestations féministes sont organisées notamment en Autriche-Hongrie, la décision de Clara Zetkin n'avaient pu que les encourager. Née Clara Eissner le 5 juillet 1857 à Wiederau en Saxe, elle n'eut de cesse d'obtenir des droits pour les femmes. En 1907, lors de la première Conférence internationale des femmes socialistes à Stuttgart, elle est appelée à jouer un grand rôle. Très engagée politiquement aussi, d'abord au SPD, parti social-démocrate, puis au parti communiste KPD, elle devra s'exiler en 1933 et mourra près de Moscou le 20 juin de la même année.

En Europe centrale aussi

Dans l'empire austro-hongrois si de nombreuses femmes s'illustrèrent dans les combats féministes ou pacifistes, deux peuvent retenir particulièrement l'attention. Bertha, baronne von Suttner, née le 9 juin 1843 à Prague et morte le 21 juin 1914 à Vienne combattit sur tous les fronts, particulièrement celui en faveur de la paix. Le prix Nobel de la paix fondé quelques années auparavant, lui fut d'ailleurs attribué en 1905.
Quant à Rosika Schimmer, elle naquit le 11 septembre 1877 dans une famille juive de Budapest, elle fit des études de musique et de langues et participa en 1904 à la création de l'Association féminine hongroise. Elle milita au sein de nombreuses associations féminines, sillonna l'Europe en réclamant le droit de vote pour les femmes, les deux pays de la double monarchie l'obtinrent à la fin de la Première Guerre. Elle édita un magazine A No (La femme), et fut correspondante à Londres de plusieurs journaux. Pacifiste, elle parcourut les États-Unis prêchant la bonne parole, en vain hélas ! En 1918, le comte Mihály Károlyi, chef du gouvernement hongrois depuis le 30 octobre, la nomme ambassadeur en Suisse, poste qu'elle n'occupera que peu de temps, la République des Conseils mettant fin à ses fonctions. Un peu plus tard elle fuira la régence de l'amiral Horthy préférant s'installer à Chicago. Mais là tout ne fut pas aisé non plus, elle traînait après elle une fâcheuse réputation due à son action, on alla jusqu'à voir en elle une espionne allemande et un agent communiste. Elle n'acquit donc jamais la nationalité américaine. Au cours des années 30 elle milita en faveur d'un gouvernement mondial. En 1947, elle fut proposée pour le prix Nobel de la paix mais ne l'obtint pas. Il fut remis au British Friends Service Council pour son action en faveur des victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale. Rosika Schwimmer mourut d'une pneumonie le 3 août 1948 à New York.





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