Macron ou Léon ?


Par Rédigé le 09/12/2019 (dernière modification le 10/12/2019)

Nul n’a oublié le film de Luc Besson mettant en scène un tueur professionnel, un liquidateur, un nettoyeur plutôt, interprété par Jean Reno. Le parallèle vient à l’esprit lorsque l’on lit les médias. Le président Macron et son Premier ministre se prendraient-ils pour des liquidateurs du système social français?


Edito 9 12 12.m4a  (1.43 Mo)

 

800.000 personnes dans la rue pour dire non à la réforme des retraites. Mais pas que. Certes, les Français manifestent contre cette énième réforme des retraites à laquelle peu comprennent quelque chose si ce n’est que nombreux sont ceux qui vont y perdre. En même temps, que penser des déclarations d’Édouard Philippe lues dans Le Figaro, précisant qu’il y aurait encore "des détails de la réforme vers le milieu de la semaine prochaine". On ne sait donc pas encore tout? Il y aurait encore des surprises? La réforme n’est-elle pas bouclée? Le gouvernement précise encore dans Les Echos qu’il "pourrait renoncer à imposer des mesures d’économies". Si c’est vraiment le cas, alors pourquoi ne pas en discuter avant avec les partenaires sociaux et la société civile plutôt que de mettre le pays sens dessus dessous? Pourquoi les négociations n’aboutissent-elles que rarement en France? Pourquoi faut-il toujours en passer par le rapport de force au détriment de la population? Sous-entendu, si les manifestations sont très importantes et durent dans le temps, on cédera sinon nos réformes passeront. Quelle immaturité! Et encore une fois, sur le dos des Français qui eux pendant ce temps, tentent de travailler et de se maintenir la tête au-dessus de l’eau! Le sentiment que tous les financements publics sont remis en cause, à la baisse évidemment, engendre dans le pays un effroi dont certains ne semblent pas prendre la mesure exacte.

Les partenaires sociaux seront reçus aujourd’hui par celle qui est non seulement ministre de la Santé mais aussi des Solidarités – cela tombe bien – pour tenter de «déminer»  - on appréciera à sa juste mesure le vocabulaire guerrier utilisé à cette occasion - la colère des salariés. On veut tirer des conclusions, ce qui sera toujours mieux que de tirer sur les manifestants… «des concertations menées avec les différents acteurs»! Parce que ce n’est pas déjà fait? Mais de qui se moque-t-on? Et c’est mercredi 11 décembre que le projet gouvernemental sera présenté par le Premier ministre dans son intégralité devant le Conseil économique, social et environnemental. Difficile de comprendre le calendrier des péripéties de cette réforme des retraites. Par conséquent, on manifesterait, pour impressionner le gouvernement qui a déclaré ne rien vouloir céder tout en sachant qu’il envisage de le faire si les manifestations prenaient trop d’ampleur.

Le ras-le-bol général sous-jacent à ces manifestations comme il y a plus d’un an maintenant avec celui des Gilets jaunes, c’est l’inquiétude de ceux qui ont peur d’être laissés pour compte, de rester sur le bord de la route face à la mutation de notre société que l’on nous présente comme inévitable. Les chiffres concernant la pauvreté en France sont criants d’effroi. Mais si plutôt que de toujours exiger des hommes et des femmes, en l’occurrence toujours plus d’économies et d’efforts, on envisageait les choses différemment. Si on demandait justement que les efforts soient axés non pas sur ce que l’on doit espérer en moins mais sur ce que l’on peut rêver en plus…
 

 
 





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