Malaisie - La police recourt à des tactiques brutales contre les manifestants pacifiques

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Par Jacques-Noël Bouttefeux-Leclercq Rédigé le 23/07/2011 (dernière modification le 22/07/2011)

Des manifestants pacifiques ont été victimes de violences policières à Kuala Lumpur et 1667 personnes ont été arrêtées samedi 9 juillet.


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La police a arrêté des manifestants pacifiques, tiré des grenades lacrymogènes directement sur les manifestants et sur un hôpital le 9 juillet, dans le but d'empêcher le rassemblement en faveur d'une réforme électorale baptisé Bersih 2.0, qui devait avoir lieu dans un stade.
L'un des manifestants, Baharuddin Ahmad, 56 ans, s'est effondré près des tours jumelles Petronas alors qu'il tentait d'échapper aux gaz lacrymogènes, et a plus tard été déclaré mort à l'hôpital.
"Le gouvernement du Premier ministre Najib Abdul Razak a affiché un mépris total pour les milliers de Malaisiens qui exercent leur droit de manifester pacifiquement", a déclaré Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
"Cette répression violente exercée par la Police royale de Malaisie bafoue les normes internationales relatives aux droits humains, et doit cesser. Les autorités doivent autoriser toute nouvelle manifestation pacifique et en respecter le déroulement". 

Amnesty International engage les autorités malaisiennes à enquêter sur les allégations selon lesquelles la police n'a pas fourni d'assistance rapide à Baharuddin Ahmad avant sa mort, y compris les informations selon lesquelles une ambulance est arrivée une heure et demie après qu'il se soit effondré.

De nombreux manifestants ont été battus par les policiers et les agents de l'Unité fédérale de réserve, une force spéciale utilisée pour disperser les rassemblements publics de masse. L'une des nombreuses vidéos postées sur Youtube montre des policiers en civil rouant de coups de pied un manifestant cloué au sol, tandis que des policiers en uniforme regardent la scène.
Les policiers ont également tiré des grenades lacrymogènes directement sur les manifestants, parmi lesquels des membres de l'opposition parlementaire. Le leader de l'opposition Anwar Ibrahim a été blessé par une bombe lacrymogène tirée dans sa direction et Khalid Samad, député du Parti islamique panmalaisien (PAS), a été touché à la nuque par une bombe.
En outre, des gaz lacrymogènes ont été tirés sur un hôpital où s'étaient réfugiés les manifestants, mettant en danger la santé des patients. La police malaisienne a nié ces faits.

"Le gouvernement britannique ne doit pas cautionner ces actes de violence en déroulant le tapis rouge au Premier ministre malaisien, a estimé Donna Guest. David Cameron doit faire savoir au Premier ministre Najib Abdul Razak que de telles violations des droits humains contre des manifestants pacifiques réclamant des réformes ne sont pas acceptables". 
Par ailleurs, Amnesty International demande au Vatican de faire pression sur le Premier ministre malaisien pour qu'il respecte les droits humains, lors de sa visite prévue à Rome en fin de semaine.
Tous les manifestants arrêtés lors du rassemblement ont désormais été libérés sans inculpation. Selon des sources locales, nombre d'entre eux présentaient des blessures infligées lors de leur interpellation.
"Le recours à la force par les policiers lors de ce rassemblement était excessif, inutile et destiné à instiller la peur", a expliqué Donna Guest.

Une quarantaine de personnes arrêtées en amont de la manifestation font l'objet de poursuites. La plupart ont été inculpées aux termes de l'article 49 de la Loi relative aux sociétés pour possession de matériels illégaux, notamment de T-shirts Bersih.
Six membres du Parti socialiste (PSM) sont détenus sans inculpation pour une durée indéterminée au titre de l'Ordonnance d'urgence depuis le 2 juillet. L'un d'entre eux, le parlementaire Jeyakumar Kumar, a été hospitalisé le 10 juillet pour des problèmes cardiaques après avoir subi des interrogatoires prolongés durant plusieurs jours.

Des centaines de manifestants pacifiques ont été arrêtés

Les autorités malaisiennes ont réagi à un rassemblement pacifique en faveur d'une réforme électorale à Kuala-Lumpur samedi 9 juillet en procédant à de très nombreuses arrestations et en ayant recours à une force excessive, a déclaré Amnesty International le 9 juillet.

Selon les chiffres de la Police royale de Malaisie, au moins 924 personnes ont été arrêtées dans la journée de samedi. Parmi les personnes arrêtées se trouve Ambiga Sreenevasan, présidente de la Coalition pour des élections propres et libres (Bersih 2.0) ayant organisé la manifestation.

"Il faut que le gouvernement malaisien remette immédiatement ces manifestants en liberté et qu'il respecte leur droit à manifester de manière pacifique",
a déclaré Donna Guest, directrice adjointe d'Amnesty International pour l'Asie-Pacifique. "En tant que membre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, le gouvernement malaisien devrait montrer l'exemple aux autres nations et promouvoir le respect des droits humains. Les autorités malaisiennes semblent plutôt vouloir supprimer ces droits, dans le cadre de la campagne de répression la plus grave à laquelle il ait été donné d'assister dans le pays depuis de nombreuses années."

La police a attaqué les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Le dirigeant de l'opposition Anwar Ibrahim a été blessé lorsque des policiers ont lancé des grenades lacrymogènes sur un groupe de manifestants dans un tunnel.
Un autre député, Khalid Samad du Parti islamique panmalaisien (PAS), a également été blessé par le tir d'une grenade lacrymogène par un policier, qui l'a atteint au cou.
Mettant la santé des patients en danger, la police a procédé à des tirs de gaz lacrymogène à l'intérieur de l'hôpital de Tung Shing où s'était réfugié un groupe de manifestants.

Selon des sources locales crédibles, la police n'a pas autorisé les détenus à entrer en contact avec des avocats, en violation des normes internationales relatives aux droits humains.





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