Moyen-Orient : Israël - Palestine, la paix pour quand ?


Par Jean-Luc Vannier Rédigé le 07/04/2010 (dernière modification le 07/04/2010)

Parution du numéro d'Avril-Mai 2010 du bimestriel Moyen-Orient, petit nouveau du Groupe de presse Aréion, consacré cette fois-ci au conflit israélo-palestinien. A l'accoutumée, des contributions intelligentes et éclairantes sur un thème d'actualité pourtant souvent débattu. Un outil indispensable pour comprendre cette région si complexe du monde.


Avec son cinquième numéro d’Avril-Mai 2010 consacré au conflit israélo-palestinien, le bimestriel Moyen-Orient du groupe Aréion ne montre aucun signe d’essoufflement intellectuel. On s’en réjouira. Sur un thème aussi souvent ausculté, le rédacteur en chef délégué Frank Tétart a bien tort d’afficher sa "prudente modestie" : cette livraison contient tous les éléments nécessaires à la compréhension intelligente de ce qui demeure, malgré la guerre en Iraq de 2003 et les combats de la coalition internationale en Afghanistan, le principal centre de gravité du Proche et du Moyen-Orient. Deux articles d’excellente qualité ouvrent d’ailleurs la publication : celui, en premier lieu, du "Regard sur le monde juif, Israël et le Moyen-Orient" de François Thual, Conseiller du Président du Sénat pour les affaires stratégiques et Professeur au Collège Interarmées de Défense, possède le mérite de rappeler quelques chiffres essentiels, souvent escamotés, sur la démographie juive. L’auteur du récent "Le Fait juif dans le monde, Géopolitique et démographie" (Éditions Odile Jacob 2010), signale que "même en prenant l’hypothèse basse de 12,5 millions de juifs dans le monde, Israël regroupe aujourd’hui 48% du monde juif". Cette "polarisation de la moitié des juifs" par l'État hébreu demeure un "fait tangible". Mais qui n’élimine pas pour ce pays les "difficultés à survivre" dans le futur. Une question existentielle que pose effectivement la démographie à un "horizon de trente ans" et pas seulement en raison des 15000 Juifs qui décident de la Yérida, ce mouvement d’émigration de citoyens israéliens inverse à l’Alyah, et ce, principalement vers les États-Unis. Malgré les tourments politiques et la guerre, la prépondérance géopolitique de l'État d’Israël s’explique aussi, selon François Thual, par le contexte géo-énergétique régional.

Une étude sur le leader iraquien "Al Hakim"

Dans ce dossier "Israël Palestine" toujours agrémenté de cartes aussi anciennes que récentes et à même de guider le lecteur dans des évolutions historiques d’autant plus complexes que s’y mêlent histoire coloniale, enjeux politiques, symboles religieux et destinées humaines, s’impose aisément la contribution de Vincent Romani, Professeur au Département de Science politique et Directeur de l’Observatoire sur le Moyen-Orient à l’Université de Montréal, sur "l'État palestinien aujourd’hui : une victoire palestinienne ou israélienne ?". Celle-ci retrace la lente et chaotique émergence d’un gouvernement palestinien, parfois autant fragilisée par les rivalités inter-arabes que par les obstacles israéliens.

Les inconditionnels du Liban liront avec intérêt l’article sur les "dessous hydropolitiques" de la tension entre Israël et le pays du cèdre rédigé par Pierre Blanc, Chercheur au Centre International des Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes et rédacteur en chef de "Confluences méditerranée". Outre un entretien avec Laurence Louër, Chercheur à Science Po et au CERI, sur les "Arabes israéliens", on s’arrêtera également sur la vivante étude journaliste réalisée par Julien Lecuyer autour du leader iraquien "Al Hakim", "nouvel arbitre de la scène politique" en Iraq. En feuilletant la rubrique Actualités, on puisera d’intéressantes informations sur les relations entre Pékin et Téhéran dans le domaine pétrolier, issues du dernier rapport de l’International Crisis Group, résumé par Chiara Pettenella.

Autant dire que même les éléments épars de ce numéro s’avèrent, une fois rassemblés, indispensables pour saisir les enjeux d’une région qui n’a jamais cessé de flirter avec une actualité immédiate et toujours tragique.





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