Municipales au Mans : flou et désunion


Par Christophe Penaguin Rédigé le 09/03/2020 (dernière modification le 09/03/2020)

Les candidats aux élections municipales du 15 mars dans la ville du Mans privilégient le local et se démarquent de l'appartenance partisane.


Municipales, les Manceaux hésitent encore. (c) Penaguin
Dix listes s’affronteront pour le premier tour des municipales au Mans le 15 mars. Une tête d’affiche se distingue, le maire sortant Stéphane Le Foll, élu à la suite du décès de son prédécesseur, Jean-Claude Boulard, en 2018. En dehors de la présence de M. Le Foll, poids lourd du Parti socialiste (PS) et personnalité politique bénéficiant d’une notoriété nationale ; la campagne municipale dans la ville du Mans présente des caractéristiques similaires à celles qu’on retrouve un peu partout dans le pays : la désunion et le refus de l’étiquetage politique.

Désunion puisque se présentent pas moins de 5 listes de gauche et 4 listes de droite, du moins dans la mesure où il est possible de caractériser politiquement chaque candidature. Un exercice difficile du fait de l’attitude de plusieurs candidats qui insistent, de manière plus ou moins convaincante, sur leur indépendance. C’est ainsi que la liste menée par Emmanuel Bilquez, "Réveiller Le Mans", est "soutenue" par le parti Les Républicains (LR) alors que M. Bilquez se déclare "non encarté". Il subira la concurrence de Julien Geffard ("Mon parti, c’est Le Mans") qui se déclare "sans parti" mais est un ancien LR qui fut conseiller de Renaud Muselier, président LR de la région PACA.

Pour sa part, Audrey Dolo-Canal ("Ensemble Autr’Mans") se revendique "sans étiquette" tout en étant soutenue par la députée Pascale Fontenel-Personne démissionnaire du parti présidentiel La République en Marche (LRM). Marietta Karamanli, députée ayant quitté le PS, avait soutenu Emmanuel Macron lors de la dernière présidentielle. Elle se présente en "indépendante" tout en faisant partie de la majorité municipale sortante socialiste. La France Insoumise, en accord avec la stratégie de retrait (ou de camouflage) qu’elle a adoptée au niveau national pour ces élections municipales, soutient une liste "citoyenne" dirigée par Marie James, laquelle, sans surprise, souligne qu’elle n’a jamais été adhérente d’un parti politique.

Finalement, seules les listes PS (Stéphane Le Foll), EELV (Isabelle Sévère), Lutte ouvrière (Yves Cheère) et Rassemblement national (Louis Cacqueray-Valmenier) se réclament clairement d’un parti politique. Si on ajoute le flou artistique des noms de liste ("Le Mans évidemment", "Le Mans on y gagne", "Bâtissons Le Mans"…), les Manceaux risquent d'avoir du mal à identifier clairement les différentes candidatures.

Les têtes de listes soulignent la dimension locale de l'élection et peinent, pour l'instant, à se distinguer clairement les uns des autres puisque chaque candidat indique vouloir favoriser l'activité économique dans la ville, améliorer la propreté et la sécurité ou encore préserver l'environnement. Reste à voir si la la phase ultime de la campagne permettra à certains postulants de se distinguer par des propositions originales ou un positionnement politique plus précis.






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