NOUVEAUTE DISCOGRAPHIQUE: DANIELA DESSI CHANTE VERDI


Par Christian Colombeau Rédigé le 18/07/2009 (dernière modification le 17/07/2009)

LE RÉCITAL ÉMOUVANT D'UNE GRANDE CANTATRICE


Plus qu'une carte de visite, le témoignage d'un art sincère et vrai

Un disque qui consacre l’art de la dernière vraie lirico spinto digne de ce nom. Un disque dont la négligence éditrice relève du scandale. Comment la Diva a-t-elle pu accepter de laisser à la postérité - sans doute un parmi les plus beaux du disque - "Di tale amor" du Trovatore sans la participation indispensable du chœur ? Honte à Decca !

Daniella Dessi mène actuellement la carrière internationale la plus brillante et la plus discrète qui soit. Elle forme en outre avec son mari de ténor Fabio Armiliato, un couple attachant, que les vrais théâtres cherchent à inviter. Voilà deux artistes qui chantent dans leur arbre généalogique, avec une probité musicale et une science exemplaires, sans chichi, sans fioritures… des pros, des vrais…

Ici, générosité – douze titres ! - semble le mot le plus approprié pour caractériser ce récital.
Daniella Dessi rejoint ses plus illustres aînées et l’on se plaît à la comparer aux Petrella, Orlandi-Malaspina, Cerquetti, voire même Tebaldi ou Callas de la grande époque. La voix est riche, facile, grande, expressive, le timbre personnel, la diction parfaite, l’aigu insolent, toujours intelligemment négocié.
L’expérience de la scène aidant (sauf pour Lady Macbeth), la diva propose plus qu’une carte de visite ou un chapelet d’airs connus distillés dans la routine ou la placidité.
Tous est vécu dans la chair même, avec cette sensibilité, cette liberté, cette insolence, cette franchise vocale dignes des plus grandes.
D’Ernani à Aida l’éclat de la voix s’allie à un approfondissement dramatique sincère. Voilà aussi une Amélia du Ballo in masquera au phrasé intelligent, sans faute de goût pétri de larmes et de musicalité, émouvante… Tout aussi impressionnant est le Boléro d’I Vespri siciliani solaire, sanguin, érotique en diable… Coup de théâtre réussi : Eboli (Don Carlos) ! Voilà un « O don fatale « percutant, expressif, limpide, simplement somptueux qui renvoie aux oubliettes certaines matrones qui écument certains festivals.
Daniela achève de nous séduire avec une Aida charnelle et diaphane à la fois, somptueuse à tous points de vue, qui la montre au sommet de son art expressif et musical.

Si la participation pertinente de Fabio Armilitiato dans une panouille relève du gadget, la direction de Steven Mercurio à la tête de l’Orchestre de la Fondation Toscanini de Parme ne se limite pas à un simple fond sonore.


Ernani "Ernani Involami"
Macbeth "La Luce Langue"
Il Corsaro "Non so le tetre immagini"
Il Trovatore "Tacea la notte placida""Di tale amor"
"D'amor sull'ali rosee" "Tu vedrai che amore"
I Vespri Siciliani "Mercè, dilette amiche"
Un Ballo in maschera "Ecco l'orrido campo"
La Forza del Destino "Pace, pace, mio Dio!"***
Don Carlo "O don fatale"
Aida "Qui Radamès verrà!" - "O cieli azzurri"
Daniela Dessi, soprano
Tiziana Tramonti, soprano
Fabio Armiliato, ténor
Orchestra della Fondazione Toscanini di Parma.
Direction Steven Mercurio





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