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Par Rédigé le 04/05/2011 (dernière modification le 04/05/2011)

Un archiduc au destin tragique - Programme à retenir - "Je ne sais quoi"


Un archiduc au destin tragique

François-Ferdinand d'Autriche, d'après le cliché d'origine conservé au Stadt Museum de Graz. Photographe Carl Pietzner (1853-1927)
Les 2 et 3 mai s'est tenu à Vienne un colloque International "François-Ferdinand, du Belvédère à  Sarajevo". Il est organisé par l’Académie de défense nationale d’Autriche en coopération avec l’Ambassade de France et l’Institut français de Vienne, l’Université Paris IV Sorbonne et le musée de l’Armée à Vienne. Il se déroulera à la Sala Terrena de la Landesverteidigungsakademie et au Palais Clam-Gallas où est installé l'Institut français d'Autriche. On va s'interroger sur ce personnage fort mal connu et mal aimé de l’historiographie et du grand public. Les historiens examineront de différents points de vue le rôle de François-Ferdinand, né à Graz le 18 décembre 1863 et décédé le 28 juin 1914 à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. Dans les relations internationales, ses relations avec son oncle François-Joseph, ses idées politiques à propos de l'armée, les partis politiques et la réforme de la monarchie, son action en faveur de la protection du patrimoine. Sans oublier la place que l’attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, occupe dans la mémoire collective. Parmi les interventions en français, on relève "François-Joseph et François-Ferdinand", "François Ferdinand, une menace ou un prétexte : L’image de l’héritier du trône dans les milieux politiques et militaires serbes" ou "François-Ferdinand et le fédéralisme: un mythe tenace".  


Programme à retenir

Le 12 avril, le directeur de l'Opéra de Vienne dévoilait la saison 2011-2012, elle commencera en septembre prochain, c'est la seconde du mandat du Français Dominique Meyer. Il était entouré de Manuel Legris, ancien danseur-étoile français et directeur de la danse et du chef d'orchestre autrichien Franz Welser-Möst, directeur de la musique. Sont prévus 229 spectacles, soit quatre de plus que durant la saison en cours. On relève deux opéras qui n'y ont encore jamais été joués, "La maison des morts" du Tchèque Leoš Janácek, 1854-1928, dans une mise en scène de l'Allemand Peter Konwitschny sous la direction de Franz Welser-Möst et "La chute de Mahagonny" de l'Allemand Kurt Weill, 1900-1950, mise en scène par le Français Jérôme Deschamps avec au pupitre l'Allemand Ingo Metzmacher. Sont aussi au programme trois autres premières moins rares, "La Traviata" de Giuseppe Verdi, mise en scène par le Français Jean-Francois Sivadier sous la direction de son compatriote Bertrand de Billy et avec la soprano française Nathalie Dessay dans le rôle de Violetta. "La clémence de Titus" de Wolfgang Amadeus Mozart mise en scène par l'Allemand Jürgen Flimm, en co-production avec le Staatsoper de Berlin, avec le chef d'orchestre français Louis Langrée et la mezzo-soprano lettone Elīna Garanča notamment. Puis, "Don Carlo" de Giuseppe Verdi, mis en scène par l'Italien Daniele Abbado et dirigé par Franz Welser-Möst, on y relève dans les rôles principaux, le baryton-basse allemand René Pape, le ténor mexicain Ramón Vargas et le baryton anglais Simon Keenlyside. Parmi les reprises figure "Der Ring des Nibelungen" de Richard Wagner, mis en scène par l'Allemand Sven-Eric Bechtolf, sous la direction du chef allemand Christian Thielemann.
Il y aura pour la première fois deux séries de concerts, musique de chambre avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, dont les musiciens font partie de l'orchestre du Staatsoper, et par ailleurs des récitals, notamment du baryton allemand Thomas Quasthoff, du ténor canadien Michael Schade, de la soprano allemande Diana Damrau, de la célèbre soprano slovaque Edita Gruberova, du baryton allemand Matthias Goerne et du ténor français Robert Alagna. Tout Vienne se félicite du nouvel élan que Dominique Meyer a su donner à la prestigieuse maison du Ring, ceci après le long règne de Ioan Holender qui avait duré du 1er avril 1992 au 31 août 2010 et dont les dernières années s'étaient accompagnés d'une certaine routine. En effet, avec le nouveau directeur, on assiste au retour du baroque et des opéras contemporains ainsi qu'à une plus grande importance accordée à la danse. On pourra voir "La Sylphide" du Français Pierre Lacotte, d'après l'Italien Filippo Taglioni, et un "Hommage à Roland Petit", le célèbre chorégraphe français. Côté pratique, le chiffre d'affaires a augmenté en un an d'un million d'euros pour atteindre 21.182.000€. Quant au taux de fréquentation, il a atteint 99,76%.

'Je ne sais quoi'

Yvette Guilbert saluant le public, gouache sur carton 48×28 cm de 1894 par Henri de Toulouse-Lautrec (1864–1901), au musée Toulouse-Lautrec d'Albi
C'est le titre du spectacle que l'actrice et chanteuse Nathalie Joly donnera le 6 mai à 21h, au Palais Clam-Gallas, siège de l'Institut français d'Autriche-Vienne. Elle l'a créé fin 2008 à la Cartoucherie de Vincennes, à l'initiative de la Société psychanalytique de Paris pour le 80e anniversaire de sa création le 4 novembre 1926 et le 150e de la naissance de Freud le 6 mai 1856. Nathalie Joly a proposé ce spectacle dans le monde entier et jamais la presse unanime n'a tari d'éloges. On connaît le portrait de la chanteuse de cabaret Yvette Guilbert, inoubliable interprète de Madame Arthur et Le fiacre, dessiné par Henri de Toulouse-Lautrec, mais on sait moins qu'elle entretint une longue amitié ainsi qu'une importante correspondance avec Sigmund Freud. Le spectacle s'organise autour de chansons d'Yvette Guilbert et de lettres échangées entre 1926 et 1939. Il l'avait connue à Paris en 1890 où il était allé la voir à l'Eldorado, actuellement le Théâtre Comédia dans le Xe arrondissement, sur les conseils de la femme du docteur Charcot, on se souvient qu'il avait suivi les cours de ce dernier à la Salpêtrière. Cette chanteuse de café-concert née à Paris le 20 janvier 1865 et décédée à Aix-en-Provence le 3 février 1944 à l'hôtel Nègre Coste sur le Cours Mirabeau, avait tout pour séduire Freud par la liberté de langage de son répertoire. Il appréciait particulièrement "Dites-moi que je suis belle" et gardait d'ailleurs dans le célèbre bureau du 19 de la Berggasse à Vienne, la photo dédicacée de l'artiste. Elle voisinait avec le portrait de Lou Andreas-Salomé. Selon son mari le biologiste viennois Max Schiller, "Yvette Guilbert a une formidable énergie de concentration, une sensibilité très forte, une imagination tout à fait extraordinaire. A cela s'ajoutent une capacité d'observation considérable, et enfin, une volonté monumentale de créer dans le vrai, fût-ce à ses dépens."





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