Ne pas se tromper de combat


Par Rédigé le 19/01/2020 (dernière modification le 19/01/2020)

Comme chaque année, le baromètre annuel du quotidien La Croix offre aux Français un état des lieux des relations qu’ils entretiennent avec leurs médias. A dire vrai, ce n’est pas le grand amour. Mais en même temps, cela doit-il l’être ?


On lit dans ce sondage que les journalistes sont avant tout reconnus coupables de ne pas rendre compte de ce que vivent vraiment les Français au quotidien. C’est en partie vrai pour certains mais pas pour tous. Être journaliste peut être un métier précaire comme de nombreux autres aujourd’hui.

On lit sans surprise que les plus mécontents sont les partisans de partis politiques extrémistes tant à droite qu’à gauche. Nul n’ignore que les médias n’ont jamais longtemps fait bon ménage avec ce type de parti. Ceux-ci ne sont pas plus favorables, quoi qu’ils en disent, à la liberté d’expression qu’à la liberté de la presse.

On comprend surtout à la lecture de ce sondage que les médias, quels qu’ils soient sont indispensables au fonctionnement démocratique d’une société et qu’il est heureux que ceux et celles qui la constituent ait une opinion sur eux. Et c’est encore mieux que cette opinion soit critique. Maintenant il est regrettable que les médias deviennent les boucs émissaires des échecs de certaines politiques. Mais pourrait-il en être autrement dans un système où les principaux médias sont aux mains d’hommes d’affaires en collusion directe avec le pouvoir? Non, bien sûr. Les victimes, c’est vous et moi qui devons aller chercher dans de multiples directions, les informations, les croiser, les vérifier… comme les journalistes. Quoi de neuf au bout du compte? Rien. Les médias ont toujours été aux mains de ceux qui avaient de l’argent. Eux-mêmes ont toujours à quelques nuances et degrés près, été en relation étroite avec les pouvoirs, quels qu’ils soient. Rien de neuf sous le soleil. Avec quelques exceptions néanmoins de médias qui luttent désespérément pour leur indépendance.

C’est à nous citoyens et citoyennes, de nous faire nos propres opinions en allant chercher l’information. Et c’est là que le vrai danger se situe. Car il faut savoir appréhender cette démarche. Et l’apprentissage de celle-ci ne peut se faire qu’à l’école. Cette pauvre école tout aussi décriée car trop souvent abandonnée par les pouvoirs publics alors que c’est là même que nous apprenons à être des citoyens et citoyennes en capacité de réflexion et de choix. Ce qui semble ne pas être dans l’intérêt de tous….

Aussi qu’il y ait des médias vendus au pouvoir, à l’argent, etc… rien de neuf sous le soleil. Qu’il y ait des journalistes qui jouent le jeu de ces mêmes pouvoirs, rien de neuf non plus. Le danger ne se situe pas là. Le danger se situe dans la dégradation de l’implication des pouvoirs publics dans l’ensemble de la société et plus particulièrement dans ce cas-là dans l’éducation et plus généralement de ce que nous appelons la culture générale. Ce sont celles-ci qui permettront aux citoyens d’aujourd’hui mais surtout à ceux de demain d’aller chercher l’information et de se forger une opinion.

Nul n’ignore que la démocratie est un mauvais système mais qu’il est aussi le moins mauvais d’entre eux. Pour qu’il subsiste… en attendant mieux… donnons-en lui les moyens et donnons aux électeurs les moyens de prendre leur propre décision, de faire leur propre choix.

edito 19 01 20.m4a  (1.5 Mo)






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