Nigeria: Les mensonges de Shell sur les déversements d'hydrocarbures révélés

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Par J.N.B.L. Rédigé le 13/11/2013 (dernière modification le 12/11/2013)

Avec ses affirmations profondément suspectes et souvent fausses sur la pollution aux hydrocarbures dans le delta du Niger, Shell a manipulé les enquêtes sur les déversements de pétrole au Nigeria, ont déclaré Amnesty International et le Centre nigérian pour l’environnement, les droits humains et le développement (CEHRD).


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Un nouveau rapport publié jeudi 7 novembre 2013 donne des exemples précis de mensonges de Shell sur la cause des déversements, leur volume ou l’étendue et l’efficacité des mesures de dépollution.

"Shell fait preuve de mauvaise foi à propos de la dévastation provoquée par ses activités dans le delta du Niger. Ces nouvelles preuves montrent que ses affirmations sur les déversements de pétrole ne sont pas crédibles"
, a déclaré Audrey Gaughran, directrice chargée des questions internationales à Amnesty International.

De nouvelles analyses réalisées par un expert indépendant ont montré que les rapports d’enquête dits "officiels" sur les causes des marées noires dans le delta du Niger pouvaient être "très subjectifs, fallacieux, voire purement et simplement faux".

Le rapport révèle des faiblesses intrinsèques dans la manière dont les causes et le volume des déversements sont déterminés – avec des erreurs importantes dans les volumes enregistrés.

Pour les populations concernées, les conséquences sont désastreuses et peuvent se traduire par une absence totale ou quasi-totale d’indemnisation.
Personne n’oblige les compagnies pétrolières à fournir des preuves exhaustives et indépendantes de ce qu’elles affirment. Les éléments de preuve existants restent entièrement sous leur contrôle.

À la demande d’Amnesty International et du CEHRD, le spécialiste indépendant des oléoducs aux États-Unis, Accufacts, a évalué un certain nombre de rapports d’enquête sur des déversements d’hydrocarbures, ainsi que les réponses des compagnies pétrolières présentes dans le delta du Niger et de l’organisme nigérian chargé des marées noires.

L’expert a trouvé des cas dans lesquels le déversement avait été faussement attribué à des actes de sabotage. Dans beaucoup d’autres cas, la version du sabotage a été retenue mais n’est étayée que par très peu de données concrètes, voire aucune.

Dans l’ensemble, Accufacts a conclu que de nombreux rapports d’enquête officiels étaient "techniquement incomplets" et que d’autres semblaient "servir d’autres intérêts, s’appuyant davantage sur des considérations politiques (…) que sur l’examen scientifique des installations pétrolières".






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