ONU: METTRE FIN AUX ATROCITÉS CONTRE LES ENFANTS EST UNE OBLIGATION ABSOLUE


Par Podcast Journal Rédigé le 15/10/2009 (dernière modification le 15/10/2009)

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy a considéré comme « une obligation absolue et un impératif moral » de mettre fin aux « atrocités » de la violence sexuelle à l’égard des enfants. Cette violence est « ignominieuse » et « choque la conscience mondiale », a-t-elle déclaré.


Plusieurs pays africains font également état de progrès dans la lutte contre les mutilations génitales féminines

« Même s’il y a des reportages sur ce problème particulier dans des pays comme la République démocratique du Congo (RDC), cette violence horrible contre les femmes, les filles et même contre les garçons semble être partout et devenir un phénomène mondial », a expliqué Mme Coomaraswamy, qui, dans ce débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, était accompagnée de la nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais.

Mme Coomaraswamy a détaillé des dispositions des récentes résolutions 1888 et 1889 (2009) du Conseil de sécurité qui la secondent dans ce combat. La Représentante spéciale a prévenu, sans prendre de pincettes, que ceux qui se rendent coupables de telles atrocités seraient désormais dans le collimateur des plus hautes instances internationales, de tous les partenaires sur le terrain, des agences humanitaires, des associations de la société civile de protection de l’enfance et même des missions de maintien de la paix. Dans ce cadre, elle a fortement plaidé en faveur de la formulation d’une politique applicable par toutes les missions de maintien de la paix.

Pour Mme Coomarasmy, l’ère de l’impunité est révolue puisque le Conseil de sécurité prévoit, par sa résolution 1888, l’envoi par le Secrétaire général d’experts sur le terrain pour enquêter sur les situations qui sont particulièrement inquiétantes. Il envisage aussi une collecte systématique de données sur les parties ayant commis des violences sexuelles.

Mme Coomarasmy a salué la collaboration entre les groupes de travail sur les enfants et les conflits armés et les comités de sanctions du Conseil de sécurité, considérant qu’il ne s’agissait que d’une première étape pour prendre des mesures contre les personnes qui continuent à utiliser les enfants comme soldats.

Elle a fustigé ceux qui utilisent la violence massive à l’égard des civils comme une tactique de guerre, d’une part, et ceux qui considèrent les « pertes civiles comme des dommages collatéraux », et a exhorté à garder, sans cesse, à l’esprit les Conventions de Genève de 1949, ainsi qu’à la mise en place d’action protégeant les civils même après la fin d’un conflit armé.

Mme Santos Pais, qui, elle, s’exprimait pour la première fois devant la Commission depuis sa nomination en mai 2009, a indiqué que plus de 85% des enfants de 2 à 14 ans subissaient des sévices physiques et/ou psychologiques. « Il est nécessaire d’écouter ce que pensent les enfants et tenir compte de leur expérience », a-t-elle dit. « Cela nous permettrait de mieux connaître certains aspects cachés de la violence et de mieux la prévenir. »

Mme Santos Pais a affirmé que son mandat étant d’une durée de trois ans et que ses actions allant être évaluées au terme de cette période, il était donc d’autant plus nécessaire d’arriver à des résultats tangibles en très peu de temps.


La Troisième Commission, qui est chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a également achevé son débat général sur la promotion de la femme et le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingtième session extraordinaires de l’Assemblée générale.

Des pratiques comme les mutilations génitales féminines et les moyens d’y remédier aux niveaux national et régional ont été longuement abordées par le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Togo, le Burundi et l’Érythrée en particulier.

Ces pays ont réaffirmé que de telles pratiques profondément nuisibles aux femmes, hypothéquaient également le développement social. Tous ces pays ont annoncé que leur législation respective bannissait ce phénomène encore ancré dans les croyances populaires.

« Il existe des poches de résistance de cette pratique qui prend de plus en plus d’autres formes pernicieuses telles que l’enclin à la clandestinité et à la baisse de l’âge des filles », surtout en milieu rural, a observé le Burkina Faso.

Dans le souci de lutter contre ces pratiques, qui sont néanmoins en régression, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest disposent désormais d’un Plan d’action 2009-2013 « tolérance zéro à l’excision et de l’élimination des Mutilations génitales féminines ».

Ce plan se concentre sur le renforcement de la coopération transfrontalière en la matière. Des actions de sensibilisation sous l’égide des premières dames de ces pays et dans lesquelles les médias, y compris par des programmes radiophoniques dans des régions éloignées, jouent un rôle important. Enfin, le plan comporte un volet de prévention et d’assistance aux victimes.

La Tunisie, le Rwanda, le Cameroun, la Mauritanie, le Mozambique, le Burkina Faso, l’Erythrée, le Burundi, les Émirats arabes unis, l’Ethiopie, le Népal, le Maroc, le Lesotho, la Serbie, le Togo et le Botswana ont pris part à la dernière séance du débat général sur la promotion de la femme. Des représentants de l’Organisation internationale du travail (OIT), de l’Union interparlementaire (UIP), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l’Organisation internationale des migrations (OIM) se sont également exprimés.

Source: ONU





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: