POLITIQUE - Les tensions entre la Hongrie et la Slovaquie persistent


Par Christophe Perron Rédigé le 13/11/2008 (dernière modification le 16/11/2008)

Le week-end du premier novembre, lors d'un match de football du championnat slovaque, des incidents entre des supporters d'origine hongroise du club de Dunajska Streda et la police slovaque ont remis le feu aux poudres dans les relations entre les deux pays. Comme toujours lorsqu'il s'agit des relations hungaro-slovaques, les réactions ont été vives d'un côté comme de l'autre.


Ferenc Gyurcsany, Premier ministre hongrois
Les heurts entre la police et les fans d'origine hongroise ont éclaté aux abords du stade de la ville de Dunajska Streda située dans le Sud du pays où se concentre la communauté hongroise de Slovaquie. On dénombre 11 blessés parmi lesquels 5 Hongrois. La police a de plus arrêté 31 personnes dont 16 Hongrois. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de cet incident et pour faire notamment la lumière sur la réaction et la violence des policiers slovaques. En effet, ces derniers ont pourtant coopéré pour ce match avec leurs homologues hongrois. Mais lorsque l'ordre de donner l'assaut aux supporters a été donné par la police slovaque, les policiers hongrois n'ont pas été prévenus. Il n'en fallait pas plus pour attiser les tensions latentes entre les deux pays et dimanche soir, en réaction, des individus ont brûlé un drapeau slovaque devant l'ambassade à Budapest. Une enquête a immédiatement été lancée et le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany a également réagi en rappelant que le lien entre l'origine des supporters et la réaction des policiers n'était pas encore avéré mais qu'«une explication des autorités slovaques était attendue». Le leader de l'opposition du Fidesz, Victor Orban, a quant à lui réclamé «une enquête dans les moindres détails» et a rappelé que la sécurité des citoyens hongrois et le respect de leurs droits était de la responsabilité du gouvernement.

Polémique sur le contenu des manuels scolaires
Cet incident vient s'ajouter à la polémique actuelle sur le contenu des manuels scolaires slovaques, déclenchée par les représentants politiques de la minorité hongroise qui ont déclarés être prêts à manifester contre ce manuel où les noms de lieux sont inscrits seulement en slovaque. Le Premier ministre Robert Fico s'est prononcé contre le retrait de cet ouvrage. Selon le quotidien progressiste slovaque Sme, les minorités hongroises cherchent à attirer l'attention des occidentaux mais «la minorité ne peut défendre ses droits que si la majorité de la société slovaque convainc les médias et les politiques de la pertinence de leur demande. Les protestations publiques ne sont certainement pas appropriées pour cela». Quoi qu'il en soit, la méfiance et l'instrumentalisation des traumatismes historiques semblent encore présentes de manière inquiétante entre les deux pays membres de l'Union européenne.





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