Ravalement de la Casbah d'Alger


Par Rédigé le 20/07/2022 (dernière modification le 20/07/2022)

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, cette cité millénaire compte de nombreux édifices qui menacent de s’effondrer.


Ce lieu historique qui domine la baie d’Alger, est l’un des plus beaux de la Méditerranée (c) TL
Ils se sont dégradés au fil du temps, en cause les séismes, les inondations ou les incendies souvent dus à des installations vétustes. Un plan de sauvegarde de 170 millions d’euros devrait permettre d’améliorer la situation de ces 105 hectares peuplés et même surpeuplés d’une bonne cinquantaine de milliers d’habitants.

Ce lieu historique qui domine la baie d’Alger, est l’un des plus beaux de la Méditerranée. La Casbah d’Alger a aussi inspiré de nombreux réalisateurs de films célèbres et des peintres tels que Eugène Delacroix.

Aissa Mesri, responsable de l’agence Archimed, chargé des études et du suivi de la restauration de la médina, déclare"Les opérations de restauration du site ont commencé dès l’indépendance du pays en 1962. Il y a eu plusieurs plans, plusieurs intervenants" mais souvent "des restaurations sont lancées puis interrompues pour des raisons financières, techniques ou juridiques liées à la propriété". Sans oublier un manque de "vision claire"».

Un plan de sauvegarde a été lancé en 2012 avec l’objectif de redonner au quartier son aspect "authentique et proposer des solutions définitives pour protéger ce lieu historique et culturel tout en maintenant une partie de ses habitants dans leurs maisons". C’est la direction des équipements publics (DEP) d’Alger qui en a été chargée et cela a donné quelques bons résultats, plusieurs bâtiments ont déjà été restaurés. Parmi eux, une partie de La Citadelle appelée aussi Dar Es-Soltane, qui comprend le palais du Dey, le régent durant l’époque ottomane, la mosquée du Dey et la poudrière, celle-ci a été partiellement rouverte aux visiteurs depuis novembre 2020. La mosquée a été décorée de faïences, de marbres et de sérigraphie arabe. Avant le plan de sauvegarde, les autorités avaient lancé des interventions d’urgence pour "consolider les bâtisses qui risquaient de s’effondrer", précise Mehdi Ali Pacha, patron d’un cabinet d’architectes du même nom, spécialisé dans le patrimoine. "Des travaux d’étaiement de plus de 300 bâtisses ont été réalisés en 2008 et en 2013", ajoute l’architecte dont l’agence a effectué les études de restauration.

Quant à la mosquée Ketchaoua, fermée en 2008, après avoir été endommagée cinq ans plus tôt par un puissant séisme, elle a fait l'objet de travaux de consolidation pour éviter la dégradation des tours de la façade. Au début de 2015, l'Agence turque de coopération et de développement (TIKA) entreprend des travaux de restauration et de renforcement financés entièrement par le gouvernement turc pour un coût de 7 millions d’euros. Ils se sont terminés le 28 février 2018 et la mosquée a été rouverte en avril suivant.

La restauration des douirettes qui sont de petites maisons anciennes, est parfois freinée par les résidents. "Il y a des douirettes qui ont été vidées, murées par la mairie. Là, il n’y a pas de problème, on peut travailler. Quand les maisons sont habitées, l’étude se fait tant bien que mal avec des difficultés d’accès", déplore Ali Pacha.

Fin 2018, la réhabilitation de la Casbah a fait l’objet d’une polémique tant du côté français qu’algérien, ceci après la décision des autorités algériennes de confier l’élaboration d’un plan de "revitalisation" de la Casbah à l’architecte français Jean Nouvel.

Environ 400 personnes, principalement des architectes, des urbanistes et des universitaires, aussi bien algériens que français lui avaient demandé de se retirer du projet. Tous s’inquiétaient qu’un architecte français puisse proposer des transformations dans un des hauts lieux de la bataille d’Alger. Le projet a finalement été abandonné. Actuellement, sept projets de restauration d’édifices historiques sont en cours de réalisation avec un taux d’avancement des travaux de 65%, selon Fatima Larbi, architecte à la DEP. "L’objectif est de faire revivre la Casbah et de la mettre en valeur", souligne Mehdi Ali Pacha.





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