Réapprendre à être Français !

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 16/06/2019 (dernière modification le 16/06/2019)

En cette soirée du dimanche 16 juin, les premiers 2.000 jeunes de 16 ans arriveront dans leurs casernes pour participer au Service national universel. Chose dite, chose faite pour le président Macron qui pense peut-être en réalisant cette promesse de campagne, résoudre certains problèmes sociétaux qui ne l’ont manifestement pas été par d’autres corps étatiques.


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Déshabiller Paul pour habiller Pierre. Paul, Pierre et les autres, ce sont tous ces jeunes Français que le gouvernement et le chef de l’Etat veulent former pour qu’ils se sentent encore plus français. Paul c’est aussi l’Education nationale et tous les autres organismes chargés de la jeunesse française qui vont perdre des crédits pour financer cette nouvelle expérience, le Service national universel. De quoi s’agit-il exactement? Si nous comprenons bien nos dirigeants, tout ce qui se fait actuellement, dans l’Education nationale jusqu’au ministère de le Jeunesse et des Sports n’est pas suffisant, ceci pour ne pas parler carrément d’échec. Ceux-là même qui sont chargés de resserrer les liens entre les jeunes Français, de leur rappeler les valeurs et la devise du pays, mais aussi de leur donner le goût de l'engagement, auraient par conséquent échoué. La création de cette nouvelle coquille administrative donnerait en effet à penser que ces deux ministères, au minimum, ne remplissent pas convenablement leurs missions envers la jeunesse française et qu’il a fallu créer un nouveau machin. Un nouveau machin dont le budget prévu a minima est d’un milliard six cent mille euros annuels en période pleine avec les 800.000 jeunes de 16 ans … Comme cet argent n’est pas tombé du ciel, on se doute bien que ce sont ces ministères qui vont en pâtir. Bonne ou mauvaise idée? N’aurait-il pas mieux fallu renforcer leurs missions et leurs moyens plutôt que de créer une nouvelle structure? Néanmoins, faisant ainsi, le président français tient une promesse de campagne électorale, acte éminemment politique. La Rem que l’on accuse aujourd’hui d’être définitivement un parti de droite, va en plus faire plaisir à tous les nostalgiques du service militaire.  En effet, ce sera comme le service militaire mais pas tout à fait quand même. Une sorte d’ersatz quoi… La première chose qui frappe, c’est évidemment l’uniforme. Celui-ci est réalisé par l’entreprise qui habille la gendarmerie, aussi soit celle-ci n’a aucune imagination, soit les ordres étaient clairs, il fallait faire comme. De nombreux jeunes ne quittent jamais leur quartier? Grâce au SNU, ils sortiront non seulement dudit quartier mais aussi de leur département. On imagine le choc culturel pour les premiers 2.000 adolescents âgés de 16 ans qui partent à l’aventure ce soir. Pardon, je me moque. Rappelons quand même qu’à notre époque, même si nous n’en doutons pas, il y a encore des jeunes qui ne bougent pas de leur quartier, il est quand même rare, qu’ils échappent à une colonie, à un camp, à un voyage scolaire, à une sortie de centre aéré, et j’en passe. Les offres déjà existantes sont importantes, mais manifestement, elles ne l’étaient pas suffisamment. Il est vrai que la seule différence, c’est que ce SNU est obligatoire et que ceux qui ne voulaient pas bouger, seront désormais obligés de le faire.  Bien, donc désormais nous voilà rassurés, tous les jeunes connaîtront un autre département que le leur. Et quoi d’autre? Ils apprendront aussi à se défendre grâce à des cours de self-défense, ils sauront aussi quelle conduite adopter en cas d’attentat ou de catastrophe naturelle. C’est l’époque qui veut cela. Avant, on apprendrait aux jeunes messieurs à jouer à la guerre, maintenant, parité oblige, on apprend aux filles et aux garçons à savoir réagir face aux malheurs de notre temps.  Les bons côtés, ce sont les bilans de santé individuels proposés et évidemment là aussi pour faire plaisir à une certaine catégorie d’électeurs il y aura une évaluation de français. Evaluation de français qui existait déjà à l’époque du service militaire mais qui avait une autre connotation politique. A l’époque, c’est à ce moment-là que l’on détectait les analphabètes voire les illettrés. Aujourd’hui, sont visés les Français d’origine étrangère. Ces adolescents seront encadrés par des formateurs bénévoles issus de l’Education nationale et de l’armée entre autres. Nous ne pouvons être qu’admiratifs! Toutefois, nous demandons à voir sur le moyen terme. Tant mieux si certains adolescents y trouvent leur compte. Mais reste un goût de déjà vu, un goût de tout bouge mais rien ne change…

Edito 16 juin 19 .m4a  (473.34 Ko)






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