Rencontre avec Lord SC


Par Rédigé le 13/09/2016 (dernière modification le 12/09/2016)

Tant dans sa musique que dans l'univers graphique de son bandcamp, Nicolas Noel, alias Lord SC, distille un univers aussi froid et angulaire que cotonneux et personnel.


Entre electro froide et onirisme mélancolique

Le quatrième EP de Lord SC, Unaware Reasons. © Nicolas Noel

Lord SC.mp3  (331.63 Ko)

Issu du metal, batteur et cofondateur du groupe Illus Teller, Lord SC - pour Sleepwalker Cat - l'alias musical de Nicolas Noel, fait dans l'electro, ou du moins dans la MAO (musique assistée par ordinateur).

Ce jeune artiste encore confidentiel vit à Montpellier mais ne laisse de sa ville rien transparaître dans ses créations. En effet, plutôt nourri d'une musique en grande partie internationale, c'est celle-ci qui se retrouve dans son univers aux accents electro, qui semble pourtant puiser son essence dans d'autres styles. Rencontre avec ce jeune artiste pas seulement musical.


Interview

Salut Nicolas. Donc tu es batteur et tu fais partie d'Illus Teller, un groupe encore amateur. Qu'est-ce qui t'as poussé, à la base, à faire de la musique de cette manière plutôt que de la musique "live", vu que c'est plutôt de là que tu viens, non?

"C'était pour pouvoir faire la musique que je ne pouvais pas forcément jouer dans les groupes dans lesquels j'étais. C'était aussi un moyen d'avoir plus de contrôle sur ma musique, qu'elle soit plus personnelle".

La musique de Lord SC serait beaucoup plus personnelle que celle d'Illus Teller?

"Oui, bien sûr, avec Illus Teller, on travaille pas mal ensemble sur les idées que chacun apporte. Il y a pas mal de choses qui évoluent quand on répète et certains morceaux sont des imbrications de compositions de chacun. Je pense qu'on a chacun fourni autant d'idée servant de base à un morceau. Sachant que j'écris de la guitare comme un batteur, c'est positif d'avoir des apports des guitaristes. Et moi pour le coup, j'introduis pas mal tout ce qui mise en place rythmique dans les musiques de mes camarades".

Mais des fois, le côté "live" te manque pas dans la musique de Lord SC?

"Je m'amuse pas mal à triturer des éléments plus organiques, des samples de véritables instruments, mais j'aimerais beaucoup essayer de caser du chant sur ma musique. Je n'ai pas encore trouvé le temps et la personne qui aurait le temps de placer sa voix".

On a hâte! Tu qualifierais comment ton style, ou t'aimerais le définir comment?

"Je ne me suis jamais trop posé la question, et je ne me sens pas très bien placé pour juger de ça. Je serais plutôt content qu'on entende des influences différentes selon les morceaux".

Et en tant que Lord SC, quelles seraient tes influences musicales principales alors?

"Aucune idée, j'avais mis des indications de mes influences sur Facebook avant, mais ça ne colle pas du tout! Sur les morceaux récents, je dirais Carpenter Brut, Igorrr, ou Toxic Avenger. Mais même ça, je ne vois pas trop de liens. Et puis, je suis trop mauvais en programmation pour faire de la musique electro comme les trucs que j'aime le plus en electro".

Du coup, tu dirais qu'il n'y a pas vraiment d'influences electro sur ce que tu fais?

"Non, en fait je pense plus que j'écris des trucs electro comme j'écris du rock, sauf que j'adapte des petites astuces electro. Du coup, je pense que c'est plus les influences métal qui ressortent sur mes morceaux electro. D'ailleurs, c'est plutôt des musiques metal que j'écoutais ado. Par exemple sur le morceau "The Courage To Continue" (sur son dernier EP "Shelter", ndlr), je pense que tu peux plus entendre ce genre de truc, bien cliché, hahaha, que du Carpenter Brut".

D'accord, donc des influences metal, au final. Qu'est-ce qui a le plus évolué dans ta musique depuis "Feed The Sun", qui date de juillet 2013?

"Je suis un peu moins mauvais dans le mixage de mes morceaux, j'ai trouvé pleins de petits gimmicks et détails que je réutilise pour créer un touche plus personnelle, et j'ai plus tendance à plus vider/épurer/supprimer des parties dans mes morceaux quand je les trouve mauvaise et à pas publier tout un tas de morceaux que j'aime pas."

Beaucoup de parties passent à la trappe comme ça?

"Depuis le dernier EP, j'ai une trentaine de bouts de morceaux qui vont rester au placard".

C'est un sacré tri! Sinon, tu as des retours sur ta musique?

"Pas des masses. Il y avait une radio autrichienne qui avait passé un titre à moi. J'ai quelques blog musicaux qui ont partagé certains EP en free download. Enfin, certaines de mes musiques sont utilisées en bande son sur certaines vidéos. Il y a un studio de 3D qui l'utilise, une école dans le domaine de la biologie, des vidéos sur le vélo, etc".

"Une vidéo sur le vélo"?

"La vidéo est hors ligne aujourd'hui, mais à une époque, il y avait un gars qui filmait des ballades en GoPro avec ma musique en fond. Ce sont des musiques libres de droit, du coup le gars met le titre du morceau en lien".

Un artiste pluridisciplinaire

Scorched Earth. © Nicolas Noel
Avec maintenant six EP sur Bandcamp et deux singles (et un supplémentaire sur SoundCloud, à écouter ici ainsi que la composition de la nade son d'un court-métrage (voir ci-dessous), Nicolas Noel ne se cantonne plus à la musique, puisque c'est également lui qui se cache derrière le pseudo La Discorde, sous lequel il publie des illustrations qui reflètent, elles-aussi, sa personnalité.







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