Royaume-Uni/Union européenne : c’est officiellement terminé!


Par Rédigé le 03/02/2020 (dernière modification le 04/02/2020)

Le 31 janvier, à minuit heure de Bruxelles, les Britanniques quittaient l’Union et prenaient un nouveau départ au terme de plusieurs mois de négociation, de désaccord, et de protestations.


Brexit : 3 ans d'âpres négociations

Vendredi 31 janvier 2020, après 3 ans de longues et âpres négociations, le Royaume-Uni quitte officiellement l'Union européenne. (c) Christian Larivière
Le "Brexit", abréviation de "British Exit", désignait le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. La dernière étape a été franchie ce vendredi 31 janvier avec le départ officiel de nos voisins anglais.

Pour reprendre depuis le début, le 23 juin 2016, l'ancien Premier ministre David Cameron lance un référendum "Pour ou contre la sortie du Royaume-Uni de l’UE ?". 51,9 % des Britanniques ont voté pour. Malgré la faible différence, pas de nouveau référendum, le départ est acté. Mais tout ne s’est pas passé aussi facilement que prévu. D’abord, l’UE a dû négocier avec 3 ministres différents. Entre juillet 2016 et juillet 2019, c'est la Première ministre Theresa May qui a pris le relais de Cameron. C’est elle qui mène donc les discussions avec les négociateurs européens. A l’approche des élections, et faisant face à de nombreuses critiques, elle finit par présenter sa démission. Elle sera par la ensuite remplacée par Boris Johnson, le 23 juillet 2019. Quelque temps plus tard ce dernier confirmera sa légitimité en rencontrant un franc succès lors des élections générales de décembre 2019. C’est par conséquent sous son égide que le processus a fini par aboutir.

Ces nombreux changements ont pu ralentir le processus des négociations. Car oui, on ne sort pas de l’Union aussi facilement. Le référendum est une chose, mais il n’entraîne pas une sortie immédiate. Il a fallu discuter et trouver un terrain d’entente pour faire en sorte que la volonté du peuple britannique, enfin d’une partie, soit exaucée. Ainsi après le référendum, déclenchement de l'article 50 du traité sur l'Union européenne. Nous sommes alors en mars 2017, le Royaume-Uni et les 27 pays membres se donnent alors deux ans pour préparer la sortie effective du pays. Le Brexit a toutefois été repoussé à plusieurs reprises.

Une sortie officielle fêtée par des milliers de Britanniques

De nombreux accords ont été conclus, mais ont fini par être rejetés. Le dernier en date a été conclu le 17 octobre 2019. Il n’a été définitivement adopté par le Parlement britannique que le 22 janvier 2020 puis par le Parlement européen le 29 janvier. Quelques jours après, la sortie est officielle donnant lieu à des scènes de liesse dans tout le pays.

A Londres par exemple, des milliers de partisans du Brexit se sont rassemblés autour du palais de Westminster. Comme pour fêter la nouvelle année, à l’approche de 23 heures (minuit heure de Bruxelles) ils ont scandé un compte à rebours. Arrivé à 0, des applaudissements, des lâchers des ballons, des chants patriotiques, des accolades et même un feu d'artifice. En bref comme si le pays fêtait sa "libération", faisant ainsi du 31 janvier son jour de fête nationale. Mais au lendemain de la célébration, place aux interrogations.

Rappelons-le, 48.1% des Britanniques étaient contre le Brexit. Pour eux des regrets et surtout des craintes sur l’avenir. Mais ils ne sont pas les seuls à s’interroger, les pro-Brexit, même s’ils se félicitent de cette sortie, ont aussi de quoi se demander ce qu’il va se passer maintenant. Tout comme les Européens. Au lendemain de la sortie beaucoup de titre de presse britannique ont d’ailleurs titré "What next ?" ("Que se passera-t-il après").

Brexit : et maintenant ?

Dans l’immédiat, la sortie n’entraîne pas de grand changement. Le Royaume-Uni devrait continuer d’appliquer les règles européennes jusqu’au 31 décembre 2020. Cependant, pendant cette période transitoire, le pays se doit de reconstruire sa relation avec l’Europe, et d’autres puissances telles que les États-Unis, l’Asie ou encore la Chine. "Nous allons travailler avec l’UE, faire du commerce avec l’UE, mais nous ne prendrons plus nos ordres ailleurs que chez nous ! Nous serons libres et souverains !" a précisé Nigel Farage, fervent défenseur du Brexit lors de la sortie officielle.

Boris Johnson, quant à lui a annoncé sa volonté de mettre en place un accord de libre-échange du même type que celui signé par l’UE avec le Canada. Dès lors, il n’y aurait pas d’alignement sur les règles communautaires et de potentiels contrôles douaniers. Bruxelles a prévenu que sans "conditions équitables" en matière d’environnement, de travail ou de fiscalité, le Royaume-Uni pourrait faire une croix sur le "large accès au marché unique". Les négociations s’annoncent donc très tendues, et pourraient même se terminer sans accord. D’autant plus que le Royaume-Uni est plus divisé que jamais.

Les provinces britanniques, Ecosse et Irlande du Nord, qui ont voté majoritairement pour rester dans l’UE, cherchent désormais leur indépendance. Côté écossais, la Première ministre indépendantiste Nicola Sturgeon a notamment indiqué via son compte tweeter que "L’Ecosse reviendra au cœur de l’Europe en tant que pays indépendant".

A une échelle plus nationale, côté français, les premières conséquences du Brexit commencent à se faire sentir. Depuis la sortie officielle du Royaume-Uni de l'Union européenne, les pêcheurs français ne sont plus autorisés à accéder aux côtes de Guernesey et aux îles anglo-normandes. Pour certains d’entre eux, la pêche dans cette zone représente près de 30% de leur activité. C’est donc une perte colossale. Mais pas de quoi faire sourciller les pêcheurs britanniques estimant qu’ils sont en train de "récupérer ce qui leur appartient".






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