Rumiana, Laszlo, Štefan et les autres


Par Rédigé le 14/01/2010 (dernière modification le 15/01/2010)

Alors que le candidat pour le poste de commissaire à l'Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos passera sous les fourches caudines des députés du parlement européen demain vendredi, nombre de ceux originaires d'Europe centrale ont déjà passé leur grand oral, avec plus ou moins de bonheur.


Roumiana Jeleva, par qui le scandale arrive
Elle est celle qui obligera peut être José Manuel Barroso a revoir sa copie. Pour l'instant, il l'a soutient encore et "maintient sa confiance dans tous ses commissaire". Rumiana Jeleva n'a certainement pas été prise par surprise même si le tir groupé que lui ont réservé les députés européens semble l'avoir troublé. Déjà en décembre, des responsables du parlement bruxellois avaient déclaré : "Les candidats désignés par la Hongrie et la Bulgarie pour devenir commissaires européens doivent s'attendre à des auditions difficiles". Elle fait partie de ceux dont la nomination avait provoqué quelques vagues tant dans son pays qu'à Bruxelles. En Bulgarie, en son temps, c'est son manque d'expérience qui avait été pointé du doigt. Ministre des Affaires étrangères depuis juillet, Rumiana Jeleva pensait qu'elle allait devoir répondre à des rumeurs concernant des liens que son mari aurait avec des groupes puissants aux activités illicites. A l'époque, cette dernière avait déjà dénoncé une "tentative de (la) compromettre". Mais c'est surtout à ses activités professionnelles privées que les députés de Bruxelles s'en sont pris. Roumiana Jeleva est la deuxième candidate au poste de commissaire proposé par le gouvernement bulgare depuis que Sofia fait partie de l'Union européenne. Son prédécesseur, Meglena Kuneva a réussi à se faire un nom à Bruxelles en tant que commissaire chargée de la protection des consommateurs et à gagner un titre, celui d'“Européenne de l’année 2008″. Malheureusement pour Roumiana Jeleva, on risque de se souvenir de son nom pour tout autre chose.
Aujourd'hui et même si en Bulgarie aucun conflit d’intérêt n’a été publiquement décelé ni par la justice, ni par les médias, l'attaque est venue non seulement de ses compatriotes mais de tous les opposants politiques de l'hémicycle. Les preuves serait venues de la députée libérale bulgare Antonyia Parvanova qui l'a accusé d'avoir omis de préciser qu’elle était toujours propriétaire et gestionnaire de la société Global Consult Ltd de 2007 à 2009, alors qu’elle était déjà députée au parlement européen, ce qui serait incompatible selon la loi bulgare. Malgré ses réfutations le doute persiste. Le PPE dont elle est issue ne lui fut pas d'une grande aide bien au contraire. Sa réputation de probité et d'honnêteté mise en doute, Roumiana Jeleva a ensuite vu ses compétences battues en brèche. Elle n'a pas réussi à convaincre les eurodéputés de ses qualités pour être un bon commissaire de la Coopération internationale, de l'Aide humanitaire et des réponses aux crises. Fin du feuilleton le 26 janvier.

Štefan Füle, deux poids deux mesures
Alors qu'on avait promis à Laszlo Andor une audition difficile par les députés, il n'en fut rien. Celui a qui on avait reproché son passé communiste durant sa jeunesse - tout comme son collègue tchèque Štefan Füle - c'est plutôt vu interpelé sur son "opposition au Traité de Maastricht et à l'OTAN" juste par principe peut être. Le Hongrois, futur commissaire à l'Emploi et aux Affaires sociales a été principalement interrogé par les députés de Bruxelles sur la sortie de la crise économique et financière, la législation européenne, - en particulier la révision de la directive temps de travail -, le vieillissement de la population et la lutte contre la pauvreté, thèmes qui d'ailleurs cela tombait bien sont présentés comme ses futures priorités. Cet économiste de formation n'a pas non plus manqué d'introduire son propos par un parallèle avec "La crise économique actuelle (qui) est la plus grave depuis la Grande dépression...". Il est vrai que les Hongrois savent de quoi ils parlent.






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