SIX FOUR LES PLAGES : 'Ma banque m'a tuer !' accuse Thierry Pardo, un jeune entrepreneur


Par Gilles Carvoyeur Rédigé le 26/02/2010 (dernière modification le 17/04/2018)

Depuis 20 ans, Thierry Pardo possédait une entreprise de plomberie qu'il exploitait avec beaucoup de réussite. Il tenait cette PME de son père qui l'avait créée 20 ans plus tôt. Aujourd'hui, il est ruiné après avoir déposé le bilan de son entreprise. Il accuse sa banque de l'avoir conduit à la ruine.


Aujourd'hui, il est au bord de la ruine

"C'est bien simple, raconte l'entrepreneur varois, j'avais 2 ans de chantier devant moi. Aussi quand ma banque m'a coupé mon autorisation de découvert sans explication, je suis tombé des nues ! Parce que la banque a pris cette décision, sans m'avertir et sans motif. Quand j'ai voulu savoir pourquoi, on m'a répondu que la banque n'avait pas à ses justifier sur ses décisions."

Le contact avec sa banque étant rompu, il prend l'initiative de déposer un dossier auprès du Médiateur du crédit.

Confiant, le Médiateur lui promet de ne pas le laisser tomber.

En fait, cela n'a servi à rien. Le Médiateur n'a rien pu faire pour sauver son entreprise. Un vrai coup d'épée dans l'eau.

L'entrepreneur avait décroché un gros chantier d'une valeur de 180 000 euros qui démarrait le 1er avril 2009. Ne pouvant obtenir de découvert auprès de la Société Générale, qui lui a coupé les vivres, il demande un prêt de 60 000 euros, fin 2008, à la Banque Populaire, vers qui il s'est tourné pour sauver son entreprise et son gros chantier. Peu de temps auparavant, il a déposé un dossier auprès d'Oséo comme le lui a conseillé le Médiateur du Crédit, et pour être sûr de décrocher son prêt, il apporte en garantie bancaire un immeuble d'une valeur de plus de 4 millions d'euros ainsi que ses biens personnels. Le 31 mars, la veille du chantier, contre toute attente, alors que depuis plusieurs mois la Banque Populaire l'assure de son soutien, il apprend que le prêt est refusé. Le lendemain, (le 1er avril et ce n'est pas une blague!), il reçoit un courrier de la Banque Populaire l'informant de la dénonciation de son découvert autorisé (d'un montant de 40 000 euros).

"Tout cela n'a pas suffit, malgré les cautions immobilière et la garantie Oséo. La Banque Populaire a refusé de me prêter cet argent qui m'était vital la survie de mon entreprise. C'est un scandale" s'étrangle le jeune patron, âge de 42 ans.

"Résultat, j'ai déposé le bilan !" s'indigne Thierry Pardo. "Mais le plus grave, c'est que ma PME comptait des milliers de clients. J'avais 2000 copropriétés en entretien et j'effectuais, bon an mal an, près de 4500 interventions chez des clients ! A cause des banques, j'ai perdu mes clients, mes fournisseurs et mon honneur !"

Aujourd'hui, il est au bord de la ruine.

Comme il veut garder la tête haute vis à vis de ses clients et de ses fournisseurs, il est allé les voir un par an en s'excusant de ne pouvoir honorer ses chantiers. Aujourd'hui, il est ruiné ou presque.

"J'ai encore quelques biens immobiliers mais vu que j'ai déposé le bilan, je ne sais pas ce que le tribunal va décider. La banque va peut être vouloir se payer sur la bête !
J'ai tout perdu de mon entreprise. Pour moi, c'est ma banque (La Société Générale) qui est la principale responsable de cette situation inadmissible! Le pire, c'est qu'autour de moi, ma famille, mon père qui avait créé cette entreprise à la sueur de son front, personne ne comprend comment une telle chose a pu arriver. Tout comme moi !"
dénonce le patron de Six-Fours-les-Plages, jolie station balnéaire de la côte varoise.

Aujourd'hui, il lui reste une grande interrogation : pourquoi sa banque a fait couler une entreprise qui avait 40 ans d'ancienneté, une entreprise qui avait un bel avenir devant elle puisque ses carnets de commandes étaient remplis pour les deux ans à venir.

"C'est incompréhensible", enrage Thierry Pardo. "Depuis mon dépôt de bilan, qui était une période très difficile pour mes proches et moi, je vis un enfer. Cela se ressent sur ma santé qui a décliné à vue d'œil avec tous ces soucis.
Je n'ai plus rien vu que le mandataire judiciaire se paye également sur les rares actifs de l'entreprise"
ajoute le patron, bien décidé à ne pas se laisser faire.

Certes, le juge du tribunal de Commerce de Toulon lui avait donné deux 2 mois pour redresser l'entreprise. "Ce n'est pas d'un délai dont j'avais besoin, assène le jeune chef d'entreprise, c'était d'un moyen de paiement, chéquier ou carte bancaire. Car les clients, je les avais, j'avais des chantiers et des commandes. Mais pas de moyens de paiements pour acheter mon matériel !", dénonce Thierry Pardo, certain que la banque a voulu le tuer pour s'emparer à vil prix de son patrimoine immobilier.

Où est passé l'argent que l'État a donné aux banques ?

Mais c'est une mission impossible à remplir vu l'absence de concours bancaires, une interdiction d'émettre des chèques et plus de carte bleue.

Résultat : ses fournisseurs ne lui font plus crédit. Il lui est impossible d'acheter du matériel pour les chantiers puisqu'il ne dispose d'aucune trésorerie.

Comment dans ces conditions redresser son entreprise ?

"Ma plus grande crainte, c'est de voir saisir mon patrimoine immobilier que j'ai mis vingt ans à me constituer.
Autant dire que je suis très en colère contre l'État et le Gouvernement car je voudrais bien savoir où est passé tout cet argent que l'État a donné aux banques pour les renflouer et pour qu'elles prêtent aux PME et à l'économie française ?
Je constate également que dans ces périodes très difficiles, personne ne vient à votre secours. Comme je l'ai indiqué plus haut le pouvoir du Médiateur du Crédit s'arrête à la porte de son bureau car visiblement, ce sont les banques qui font la loi.
Personne ne vient vous soutenir dans ces moments là : ni les élus consulaires, ni les élus politiques. Tout le monde s'en lave les mains.
Je comprends que certains passent à l'acte en se supprimant. Aujourd'hui, les banques françaises ont du sang sur les mains car en France beaucoup de commerçants ou de petits artisans en sont réduit au suicide pour échapper au rouleau compresseur meurtrier des banques.
Dans les journaux, on nous bassine avec les morts de la Grippe Mexicaine. Mais pas une ligne sur les suicides des commerçants et des artisans, ruinés par leur banque !"
conclut, très en colère, le patron varois.






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