Syrie: La répression continue malgré le plan de Kofi Annan

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Par J.N.B.L. Rédigé le 12/04/2012 (dernière modification le 12/04/2012)

Les arrestations se sont poursuivies en Syrie quelques jours à peine après que le gouvernement syrien eut accepté de mettre en œuvre certaines mesures figurant dans le plan en six points proposé par Kofi Annan, a indiqué Amnesty International.


Treize lycéens, des garçons de 17 à 19 ans, auraient ainsi été appréhendés dimanche 1er avril par des hommes vêtus en civil dans un établissement du secondaire axé sur le commerce, dans la ville de Daraya. Des proches de ces adolescents ont dit à Amnesty International que selon des témoins, les jeunes gens avaient été fouillés, frappés et injuriés devant d'autres élèves avant d'être emmenés. Les familles ne savent ni où ils se trouvent ni s'ils sont en sécurité. Les parents des 13 élèves ont confié à Amnesty International qu'ils pensent que les hommes ayant arrêté ces garçons appartenaient aux services de renseignement de l'armée de l'air, un organe responsable de beaucoup, sinon la plupart, des arrestations effectuées à Daraya depuis mars 2011.

La région de Daraya a été, tout au long des troubles ayant marqué l'année écoulée, le théâtre de manifestations de grande ampleur, dans de nombreux cas menées par de jeunes militants.
"Des milliers de personnes se trouvent toujours en détention à travers la Syrie. Beaucoup sont placées au secret, où elles risquent d'être torturées, sans pouvoir contacter d'avocats. Le fait que les autorités maintiennent des personnes en détention dans de telles conditions et procèdent à de nouvelles arrestations comme celle-ci amène à se demander si le gouvernement entend réellement respecter ses engagements à l'égard du plan Annan", a déploré Ann Harrison, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

Kofi Annan, envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, a déclaré lundi 2 avril au Conseil de sécurité de l'ONU que le gouvernement syrien avait accepté d'introduire immédiatement certaines mesures recommandées par le plan. Il a cependant précisé que le gouvernement n'avait pas indiqué comment il comptait respecter le reste du plan, notamment en ce qui concerne "l'augmentation de la cadence et du nombre des libérations de personnes arrêtées arbitrairement en relation avec les événements récents".

Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles des dizaines de personnes continuent à être arrêtées chaque jour. L'organisation a par ailleurs connaissance de nombreux cas de personnes arrêtées en février et mars – par exemple, neuf individus appréhendés au Centre syrien des médias et de la liberté d'expression en février – se trouvant toujours à l'isolement et n'ayant pas encore été libérées. L'organisation a déclaré avoir recueilli les noms de 232 personnes – dont 17 mineurs – qui auraient été tuées depuis que la Syrie a accepté le plan en six points, le 27 mars.

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