Tara traque les micro-plastiques


Par Rédigé le 16/06/2014 (dernière modification le 15/06/2014)

Le voilier a repris la mer pour une mission scientifique de plusieurs mois autour de la Méditerranée avec pour objectif mieux évaluer la présence des micro-plastiques et leurs effets sur les écosystèmes marins.


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Tara effectuera d'ici à décembre prochain des escales dans une quinzaine de pays bordant la Méditerranée, mer soumise à une pression démographique considérable et à une pollution grandissante, notamment due au volume de déchets plastiques. D'abord sur l'île des Embiez, au large de Six-Fours-les-plages dans le Var, puis à Nice, Monaco et Antibes, avant de repartir pour la Sardaigne, Durrës en Albanie, les Cyclades, Beyrouth, Haïfa, Tel-Aviv. Ensuite, ce seront La Valette à Malte, Bizerte en Tunisie, Alger, Marseille, Saint-Tropez, Naples, Gênes, Palavas-les-flots, Perpignan, Barcelone, Tanger et Faro au Portugal. Le retour dans son port d'attache de Lorient est prévu pour le 7 décembre. "Aujourd'hui, 450 millions de personnes vivent autour de ce bassin, un chiffre qui a doublé en 30 ans", selon les précisions de Romain Troublé, présentant la nouvelle expédition, lors d'une conférence de prdesse à Paris. Cette mer, qui représente moins d'1% de la surface des océans, est une incroyable réserve de biodiversité, 8% des espèces, mais subit une forte pression avec 90% de la pollution qui vient de la terre.

Gaby Gorsky, directeur scientifique de Tara Méditerranée, a précisé "qu'en dépit de l'accumulation grandissante de débris plastique dans la nature, nous connaissons trop peu ce qu'il advient de ces plastiques et leur impact sur les écosystèmes". Le chercheur de l'Observatoire scientifique de Villefranche-sur-mer, CNRS, a détaillé les objectifs du travail de collecte de données à bord de la goélette. "Nous allons évaluer la distribution spatiale des fragments de plastique flottants, allant de 0,3 à 50 mm, puis analyser les différents types de plastique, ainsi que les polluants organiques associés", a-t-il expliqué. Ensuite, une analyse fine des écosystèmes, bactéries, protozoaires, micro-algues, mollusques, qui se développent sur les plastiques sera faite. Enfin, les différents scientifiques embarqués sur Tara s'attacheront à étudier l'interaction des écosystèmes du plancton avec ces fragments de plastique qui envahissent cette mer.
Selon Gaby Gorsky "le plastique sous forme de fragments invisibles à l’œil nu est aujourd'hui bien présent dans les eaux méditerranéennes au point de modifier la chimie de la mer". Ces micro-fragments, inférieurs à 5mm, sont le résultat d'un processus de dégradation ou d'érosion sur de longues périodes. La collecte et l'analyse de données à bord de Tara viennent s'inscrire en complément du travail accompli par l'expédition MED depuis 2009 dans le nord de la Méditerranée, qui a estimé à 250 milliards le nombre de fragments dans cette mer. Au cours d'un périple de 16.000 km, des actions sont ainsi prévues notamment avec le réseau des 177 aires marines protégées, la Surfrider fondation, la Fondation Mohammed VI pour l'environnement.

L'aspect interdisciplinaire sera également étendu au monde artistique avec onze artistes (graphiste, vidéaste, photographe, dessinateur notamment), qui seront tour à tour accueillis à bord de Tara.







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