UN PALMARÈS QUI A DE LA HAUTEUR


Par Rédigé le 01/01/2010 (dernière modification le 01/01/2010)

La première édition du festival de cinéma européen des Arcs s'est clôturée le 12 décembre après avoir, comme le veut la tradition, décerné ses récompenses. Une semaine de vrai cinéma européen qui a attiré plus de 9000 personnes n'ayant que l'embarras du choix à longueur de journée dans les différentes salles de la splendide station et le soir, celle de Bourg Saint-Maurice. Sans oublier les 2000 élèves des écoles du canton qui ont pu ainsi découvrir un authentique cinéma européen et apprendre à former leur goût.


Par ailleurs, plus de 400 professionnels du cinéma ont pu se retrouver lors de plusieurs rencontres qui leur étaient dédiées. Et l'on passe sur l'épisode du petit déjeuner pris dans la benne qui conduit après maints autres moyens de transport et marches apéritives dans la neige, aux quelque 3200 m de l’Aiguille Rouge, point culminant du domaine skiable, d'où l'on a une vue inédite sur le Mont Blanc.
Le jury qui était présidé par István Szabó dont la carrière est jalonnée de prestigieux prix internationaux et dont on a présenté une magnifique rétrospective, Méphisto, Colonel Redl, Hanussen, Chère Emma, Sunshine, Adorable Julia, était composé de Marianne Denicourt, Malik Zidi et Aurélien Recoing. Il y avait douze films en compétition. Le Prix du jury a été attribué au Polonais Robert Glinski pour Piggies. Honeymoons de Goran Pascaljevic, Serbie Albanie, a reçu le Prix spécial du jury. Le Prix d'interprétation masculine a été remis à Anton Shagin dans Hipsters du Russe Valéry Todorovsky. Le Prix d'interprétation féminine est allé à Nina Ivanisin dans Slovenka du Slovène Damjan Kozole. Le Prix du public est venu couronner Cellule 211 de Daniel Monzon, France Espagne. Quant à La Flèche de cristal, elle a été décernée à London nights de Alexis Dos Santos du Royaume-Uni, c'est le jeune acteur espagnol Fernando Tielve qui est venu chercher la récompense sous les acclamations. Honeymoons est visible en France depuis le 23 décembre.

Humour roumain

Après la proclamation a été projeté un film roumain qui même s'il traite d'une période particulièrement dramatique pour le pays, a bien fait rire la salle. Amintiri din Epoca de Aur, "Contes de l'âge d'or" est l'oeuvre de quatre jeunes réalisateurs Ioana Uricaru, Hanno Höfer, Rãzvan Mãrculescu, Constantin Popescu, pour qui Cristian Mungiu, Palme d’or à Cannes en 2007 pour "4 mois, 3 semaines et 2 jours", a servi de coordinateur si l'on peut dire. Quatre histoires, la suite sortira en mars prochain, qui se déroulent sous le règne ubuesque du Génie des Carpates et que n'eût pas désavouées un Ionesco... Ces pays pour survivre n'avaient souvent que l'arme de l'humour, et le film en use largement. ette visite d'officiels dans un village, ce fonctionnaire qui s'en va alphabétiser les paysans, le policier qui gaze un porc dans sa cuisine ou la photo truquée sur laquelle figure d'ailleurs le président Giscard d'Estaing au côté d'un Nicolae Ceaucescu plus petit, forment un ensemble fort divertissant. Le film est sorti en France le 30 décembre et l'affiche porte en bandeau la célèbre phrase de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français de 1972 à 1994, "le bilan des pays communistes est globalement positif"...
Rappelons qu'étaient aussi projetés six films de réalisateurs hongrois confirmés, très remarqués ces dernières années dans les compétitions internationales, Taxidermia de György Palfi, Investigator d'Attila Galambos, Dealer de Benedek Fliegauf, Delta de Kornél Mundruczó, Féher Tenyér, Les paumes blanches, de Szabolcs Hajdu et Iszka utazása, Le voyage d'iska, de Csaba Bollok.
En ce qui concerne le court métrage, il était brillamment illustré par cinq productions de deux jeunes réalisateurs très prometteurs. Balint Kenyeres pour A Repüles Törtenete, l'histoire de l'aviation, Before dawn et Zárás, Closing time. Quant à László Nemes,on a pu apprécier de lui The counterpart et Türelem, With a Little Patience.
Les organisateurs de cette manifestation peuvent être satisfaits de la création de ce nouveau festival auquel on ne peut que souhaiter une longue carrière.






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