Un oracle dans les Grisons


Par Rédigé le 08/02/2012 (dernière modification le 08/02/2012)

C'est à Davos-Klosters, dans ce canton de Suisse orientale, que s'est tenue du 25 au 29 janvier dernier, la 42e édition du Forum économique mondial. 1.600 grands patrons, une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement ainsi que 85 ministres venus du monde entier s'y réunissaient comme chaque hiver pour réfléchir à l’avenir du monde.


On y a remarqué Christine Lagarde, directeur général du FMI, Fonds monétaire international, Mario Draghi, président de la BCE, Banque centrale européenne, David Cameron, Premier ministre britannique, Timothy Geithner, secrétaire américain au Trésor, ou encore le président mexicain Felipe Calderón Hinojosa, dont le pays préside actuellement le G20. Lors du traditionnel déjeuner avec la presse où l'on attend le jugement du philanthrope d'origine hongroise George Soros comme jadis à Delphes les vaticinations de la Pythie, le vieux financier a exposé ses vues, plutôt pessimistes, sur la crise de la dette européenne. Il a proposé une solution imagée en deux étapes. "Quand une voiture dérape, vous devez d'abord redresser la roue, et seulement après avoir retrouvé le contrôle, vous pouvez corriger votre direction". Et de préciser "Vous devez en premier lieu imposer une discipline fiscale stricte aux États déficitaires et engager des réformes structurelles". "Ensuite, vous devez trouver des impulsions qui vous permettent de sortir de la spirale déflationniste". Pour lui, des réformes structurelles seules ne suffisent pas. Ces impulsions auxquelles il faisait allusion doivent venir de l'Union européenne, les États étant eux-mêmes sous contrainte fiscale. Ce qui implique des euro-obligations d'une façon ou d'une autre et surtout un programme élaboré au préalable. Ainsi annonce George Soros, déclin économique et désordre politique se renforceront mutuellement. D'après le milliardaire, il y a un réel danger que l'euro ébranle la cohésion politique de l'Union européenne qui doit redevenir selon ses dires "un objet fantastique". Les autorités n'ont malheureusement pas compris comment les marchés financiers fonctionnent et ceux-ci détestent les incertitudes. Il n'a pas manqué de faire la promotion de son nouveau livre "Financial Turmoil in Europe and the United States", qui reprend ses chroniques parues dans les principaux médias anglo-saxons.

En vidéo, le "World Economic Brainstorming" du Forum économique mondial de Davos 2012.





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