VIE CARCERALE A BUKAVU: DANGER POUR LA VIE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH SIDA

Vos articles dans votre Podcast Journal


Par Dav Chika Rédigé le 12/05/2010 (dernière modification le 21/05/2010)

Les personnes vivant avec le VIH sida qui sont en détention dans la prison centrale de Bukavu sont privées du nécessaire pour leur survie. Les conditions carcérales mettent en danger leur vie.


Vie carcérale à Bukavu, danger pour la vie des PVV

Madame MAPENDO, une PVV en détention dont le cas est suivi par le GROUPE CALIN asbl. Photo (c) DR
Environ une vingtaine des personnes vivant avec le VIH sida sont en détention à la prison centrale de Bukavu.

Certains ont déjà été condamnées, d'autres n'ont même pas encore comparu. 9 sur 10 de ces prévenus sont indigènes, abandonnés par leurs familles, délaissés,... Très souvent, leur détention n'est pas vraiment fondée.

Selon l'une de ces prisonnières, Madame Mapendo: "on arrive pas à manger, on passe même plus de deux jours sans manger. On a aucune assistance, ma famille m'a abandonnée parce que j'ai le VIH sida. J'ai été incarcérée, je ne sais même pas la cause exacte. On m'accuse de vol de 10 pagnes, je ne sais même pas si je pouvais y songer dans ma vie. Ça m'arrive de piquer des crises, de tomber malade mais il n'y a aucun médicament ici à part l'aspirine, paracétamol, bactrim,... C'est juste des calmants, figurez-vous. Les autres prisonniers me refusent de partager le même plat avec eux parce qu'ils pensent que je vais les contaminer de ma maladie. Je suis ici, mes enfants qui restent dehors n'avaient que moi pour les aider à survivre, étudier... Ils sont aujourd'hui dispersés, d'ailleurs j'ai appris que deux d'entre eux sont entrés dans la rue...", a-t-elle confié, les larmes aux yeux.

La prison centrale n'est pas approvisionnée en nourriture, les prisonniers dorment à même le sol, le régime alimentaire n'est pas observé, les PVV sont soumis aux moquerie, sont stigmatisés, discriminés, nombreux interrompent leur traitement une fois entré en prison...

"Cette situation consiste en une condamnation à mort des PVV pourtant inconstitutionnel et en dehors de la loi en plus pour des faits souvent banals" a affirmé John Nyagaza, secrétaire exécutif de UCOP+ Sud Kivu.

"Le Groupe CALIN asbl a identifié tous ces cas et leurs avocats s'en chargent déjà. Il est vrai que les problèmes de moyens se posent déjà car ces clients n'arrivent même pas à payer les frais de justice. Nous à notre niveau nous faisons ce que nous pouvons, reste aux autres partenaires de nous appuyer pour arriver à les sauver", a noté Rose Mwamini, chargée du service Violences sexuelles et VIH sida au sein du Groupe CALIN asbl.
"La lutte est pour nous tous et si les droits des PVV et PA sont respectés à tous les niveaux, partant de nos sacrifices, nous espérons vaincre le VIH", a-t-elle conclu.





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: