Vie associative: 10.000 moustiquaires pour Diouroup

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Par François Morel Rédigé le 16/07/2015 (dernière modification le 15/07/2015)

Quel est l'animal le plus dangereux pour l'homme ? Contrairement à ce que voudraient nous faire croire les médias et les films "catastrophe", ce n’est pas le requin. Ni le lion, le piranha ou l’anaconda. Non, c’est un simple moustique, dont on ne s’aperçoit le plus souvent de la présence qu’après qu’il vous ait piqué. Il s’agit de l’anophèle, dont la femelle transmet d’un individu à un autre certaines affections, dont le chikungunya et surtout le paludisme, la première cause de mortalité humaine. Après des décennies de lutte, l’Organisation Mondiale de la Santé constate que la prévention la plus efficace contre le moustique - et le protozoaire qu’il véhicule - demeure la moustiquaire à imprégnation de longue durée (MILD).


Un enfant à la minute

Illustration proposée par l'auteur
Près de la moitié de la population mondiale est exposée au paludisme. La plupart des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie surviennent en Afrique subsaharienne.
Celui-ci est dû à des parasites du genre Plasmodium transmis d’une personne à l’autre par des piqûres de moustiques femelles Anopheles infectés, appelés "vecteurs du paludisme", qui piquent principalement entre le crépuscule et le petit matin.
La transmission est plus intense aux endroits où les espèces de vecteurs ont une durée de vie relativement longue (ce qui permet au parasite de compléter son cycle de développement à l’intérieur du moustique) et piquent plutôt les êtres humains que les animaux. Par exemple, la longue durée de vie (jusqu’à un mois pour la femelle) et la forte préférence pour l’homme des espèces africaines de vecteurs expliquent que près de 90% des décès par paludisme enregistrés dans le monde surviennent en Afrique.

L’immunité humaine est un autre facteur important, en particulier chez les adultes dans les zones de transmission modérée à intense. Cette immunité se développe après des années d’exposition et, bien qu’elle ne confère jamais une protection totale, elle réduit le risque que l’infection palustre cause des troubles sévères. C’est la raison pour laquelle la plupart des décès par paludisme en Afrique surviennent chez de jeunes enfants, tandis que, dans les zones de faible transmission et où la population est peu immunisée, tous les groupes d’âge sont exposés.

Le paludisme tue plus d’un million de personnes par an, dont un demi-million d’enfants, soit un enfant à la minute!


Créée après la deuxième guerre mondiale, l’Organisation Mondiale de la Santé, ou OMS, a longtemps cru que les effets combinés du DDT et de la chloroquine viendraient à bout de ce fléau. C’était sans prévoir que les moustiques, et les parasites qu’ils transportent, développeraient des résistances aux insecticides et aux différentes formes de traitement.
C’est pourquoi l’OMS, dont le "bras armé" est le partenariat Roll Back Malaria, fondé en 1998, dans l’attente d’un vaccin encore très hypothétique, s’est fixée aujourd’hui pour but de parvenir d’ici à 2025 à couvrir 90% des besoins en moustiquaires à imprégnation de longue durée (MILD) des populations à risque. Ces moustiquaires ont une durée de vie garantie de 5 ans, et font baisser de manière spectaculaire les cas de paludisme dans les régions où elles ont été distribuées. Le tout pour un prix relativement modique d’environ 3 euros par moustiquaire.

A Cannes, l’ONG France Ak Senegal est une association loi 1901, dont le projet en cours est d’offrir 10.000 MILD à la communauté rurale de Diouroup, au sud de Dakar. Cet ensemble d’une dizaine de villages se trouve dans le delta du Saloum, région touristique mais où la prévalence du paludisme est plus élevée que la moyenne nationale.
Aussi le conseil rural de Diouroup s’est-il fixé comme objectif principal de "réduire les taux de prévalence du paludisme en facilitant davantage l’utilisation des moustiquaires imprégnées".
Le projet de France Ak Senegal a reçu l’aval de la ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal, dans le cadre du Plan National de Lutte contre le Paludisme (PLNP). Cette petite ONG va s’employer maintenant à collecter les 35.000€ qui lui sont nécessaires pour mener à bien son action.
Pour tous renseignements, le courriel de l’association est franceaksenegal@outlook.com






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