"En première ligne" : le podcast solidaire

Victoire est interne en radiologie, Magali est infirmière, Mickaël est sapeur-pompier. Ils font partie des non-confinés et sont, chacun à leur façon, aux avants postes du combat contre le COVID-19. Céline et Chloé, intervenantes à l'ESJ EAD Paris, ont choisi de donner la parole à ces personnes. Fatima, Amélie, Silvina, Alexandre, Caroline… Voici les noms de ceux qu’on appelle nos héros. Ceux qu’on applaudit le soir. Chaque semaine, ce podcast rapporte leurs émotions, leurs questionnements et leurs espoirs. Il nous plonge au cœur d’une réalité dont le confinement nous garde. Au son de leurs voix, nous sommes aussi, pour quelques instants, en première ligne.

D’où l’idée est-elle venue ?

En confinement, nos projets ont été décalés. Face à la situation extérieure, nous nous sommes senties inutiles. Nous avons alors très vite souhaité lancer un projet audio solidaire pour aider, tout simplement. La difficulté était le financement. Nous avons alors proposé à notre hébergeur ACAST, qui possède une régie publicitaire, de mettre en place ce système où les revenus publicitaires seraient reversés à la Fondation de France dans le cadre de l’action TOUS UNIS CONTRE LE VIRUS en lien avec l’AP-HP et l’Institut Pasteur. Les équipes d’ACAST ont tout de suite accepté de nous soutenir sur ce projet. Nous les remercions vivement.
Ensuite pour le contenu, nous avons voulu mettre en lumière celles et ceux qui se lèvent tous les matins, nous protègent, nous soignent et permettent que la société fonctionne normalement. Alors qu’une grande partie du monde est sur pause, eux vivent en accéléré.

On ressent dans certains témoignages le besoin de se confier ou d’évacuer des choses un peu lourdes à porter. Il y a comme une forme d’introspection dans ces récits. Pouvez-vous expliquer cette idée que l’on ressent en filigrane ?

Nous avons voulu savoir leur ressenti, leur questionnement et leur engagement. Certains sont plus en retenue et d’autres ont besoin de lâcher la pression, la peur ou la colère qu’ils ressentent. Le podcast a été créé aussi pour leur donner la parole.
Tous montrent un profond engagement, un fort sens collectif et une vraie leçon d’humanité. Tous aussi soulignent les élans de solidarité de nombreux Français, et souhaitent que cela continue après la crise sanitaire.

Est-ce une formule de podcast qui pourrait être appliquée à d’autres thèmes ? Cela questionne-t-il sur le fait de créer du lien?

Il existe aujourd’hui de nombreux podcasts de témoignages, nous n’avons rien inventé. Le podcast permet en effet de créer une intimité avec l’auditeur. Simplement, ils ont choisi de témoigner pour expliquer leur quotidien, faire comprendre leur combat et passer un message aux auditeurs. Ils ont tous ressenti le besoin d’être entendus. Nous les avons simplement écoutés.

Avez-vous vécu (ou vivez-vous encore) des moments forts dans ce travail de recherche, de mise en forme et de partage ? Quels sont-ils ?

Le premier contact avec les témoins est très humain. Nous cherchons à comprendre leur histoire, le contexte bien sûr mais aussi ce qu’ils ont envie de dire et de partager. Nous sommes souvent très touchées et parfois émues par leurs enregistrements bruts et réalisés avec beaucoup de sincérité. Certains sont très aboutis d’autres nous arrivent sous forme de plusieurs enregistrements. Ensuite nous montons, mixons en essayant d’être au plus proche de leurs messages. Leurs remerciements, leur satisfaction de l’avoir fait est pour nous salutaire.

Avez-vous été surprises ? Quelles sont les émotions que vous avez ressenties ?

Nous avons parfois été surprises du niveau d’engagement de beaucoup, de l’absence de peur de certains, de leur détermination, et surtout de l’humanité de chacun et chacune. Dans une société souvent taxée d’individualiste, ces témoignages altruistes et citoyens font du bien.

Selon vous, quels points importants ces témoignages mettent-ils en lumière ?

Ces témoignages mettent en lumière l’importance des métiers essentiels au bon fonctionnement de notre société et à la vie tout simplement. Ces métiers ne sont pas forcément valorisés habituellement. Nous pensons naturellement au personnel soignant qui se bat au quotidien mais aussi aux métiers du commerce alimentaire, aux aides à domicile, aux travailleurs sociaux, aux pompiers, policiers etc... Ils sont nombreux à être en première ligne finalement. Nous voulons leur rendre hommage par ce podcast.

Quelles sont les premières conclusions que vous tirez de cette expérience ?

C’est un peu tôt pour tirer des conclusions. Mais travailler sur du contenu qui fait sens dans cette période hors du commun, nous motive et nous fait prendre du recul sur nos vies personnelles. C’est aussi un vrai sentiment de citoyenneté.

Quel message voudriez-vous faire passer aux auditeurs et futurs auditeurs ?

Nous souhaitons faire passer un message de solidarité. Écoutons, partageons soutenons.
Nous avons plus à gagner en pensant collectif que l’inverse. Nous espérons que les auditeurs seront touchés par ces témoignages et qu’ils auront envie de soutenir l’action Tousuniscontrelevirus et tous ceux qui sont en première ligne. Chaque écoute compte.

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