Bamako, Ouagadougou, Grand Bassam: la mondialisation de la terreur

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Par Marc Aicardi de Saint-Paul Rédigé le 30/03/2016 (dernière modification le 29/03/2016)

Pendant des décennies, les géopoliticiens considéraient l’Afrique comme un continent à part: les Afro pessimistes dissertaient à l’envi sur les maux qui frappaient l’Afrique - instabilité politique, gouvernance approximative, aléas climatiques, pauvreté - pour ne citer que les principaux. Les Afro optimistes leur rétorquaient systématiquement que l’Afrique est un continent riche et d’avenir tout en occultant certaines réalités moins valorisantes.


Formation et entrainement anti-terrorisme au Burkina Faso. Photo (c) U.S. Army Africa

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Les attentats aveugles qui se sont succédés ces derniers mois en Afrique de l’Ouest pour frapper durement le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont changé la donne. Les images insoutenables de désolation du Cappucino et du Splendid évoquaient immanquablement les attentats de Londres, Madrid, Paris et préfiguraient ceux de Bruxelles.

L’Afrique est de moins en moins un continent à part: non seulement les critiques faites à l’Afrique pourraient s’appliquer à bien d’autres régions du monde, mais la mondialisation de la terreur vient d’en apporter la preuve d’une façon tragique. Certes, chaque pays a connu des évolutions politiques, idéologiques et économiques qui lui sont propres. Mais la "globalisation", qu’elle soit économique, culturelle, ou linguistique implique des réponses et des solutions qui dépassent le cadre étroit des frontières et… des continents.

La question de la sécurité des personnes et des biens est devenue planétaire. Il est fini le temps, d’ailleurs souvent idéalisé, où l’on pensait être en sécurité en Europe, en Amérique du nord et à risque dès que l’on voyageait dans un pays du Sud. Cependant une différence fondamentale subsiste: c’est celle des conséquences économiques de cette mondialisation de la terreur. Certes les pays développés touchés par des bombes humaines subissent pendant quelques temps une désaffection des touristes et plus rarement des investisseurs. Mais Paris, Londres, New York, Bruxelles restent des passages obligés

En revanche, certains pays africains dont le développement est plus récent et dans lesquels les institutions sont moins solides, peuvent se trouver fragilisés non seulement économiquement et politiquement, mais également au plan de la cohésion de leur population parfois composée à la fois de chrétiens et de musulmans. Le Burkina Faso qui a porté au pouvoir un nouveau président et une nouvelle équipe gouvernementale a bien conscience des difficultés auxquelles il doit faire face, notamment sur le plan sécuritaire. La visite de S.E Alpha Barry, nouveau ministre des Affaires étrangères à Paris la semaine dernière a permis de faire un point sur les mesures énergiques qui ont été prises en la matière, tant à l’intérieur du pays que par les contingents burkinabè de la MINUSMA déployés le long de la frontière malienne.

Aujourd’hui, le message est clair: tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité des populations, qu’il s’agisse des Burkinabè et des expatriés. Si le risque zéro est un concept virtuel, et par la même inatteignable, les voyageurs : hommes d’affaires, humanitaires, Burkinabè de la diaspora, doivent savoir que sur place tout sera mis en œuvre pour leur sécurité; non seulement dans les villes, mais également dans les zones rurales où la Gendarmerie offre régulièrement son concours aux personnes qui souhaitent se rendre dans des zones reculées, mais néanmoins réputées sûres.

Gageons que toutes ces mesures contribueront à établir un climat favorable à la poursuite des échanges traditionnels et anciens entre les amis et partenaires du "Pays des hommes intègres" au premier desquels figurent les Azuréens.

Marc Aicardi de Saint-Paul
Consul du Burkina Faso de Nice
Chevalier de l’Ordre National






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