Bayer rachète Monsanto


Par Rédigé le 06/10/2016 (dernière modification le 05/10/2016)

Le groupe allemand Bayer rachète l’américain Monsanto. Le gouvernement allemand s’inquiète de la naissance de ce nouveau champion mondial sous les couleurs du drapeau allemand. Zoom sur une fusion qui fait couler beaucoup d’encre.


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L'annonce, mercredi 14 septembre 2016, du rachat de Monsanto par Bayer pour 59 milliards d'euros inquiète beaucoup. En Allemagne, tout le monde s’alarme, aussi bien les politiciens que les associations environnementales, peut-on accepter favorablement la nouvelle? En effet, personne ne semble être serein quant à l’avenir de ce nouveau leader mondial des semences et de la chimie.

Bayer va désormais, contrôler plus d'un quart du marché mondial des semences et des pesticides, ce qui inquiète déjà les producteurs et autres acteurs du monde agricole. Monsanto a très mauvaise presse aux Etats-Unis… et en Europe. Il faut dire que l’industrie des produits chimiques destinés à l’agriculture est déjà contrôlé par six multinationales que sont Monsanto, DuPont, BASF, Dow et Syngeta et l’industrie ne cesse de se concentrer si bien que certains craignent un monopole.

En effet, Dow et DuPont ont également récemment fusionné. Le monopole n’est donc pas loin et cela est inquiétant pour beaucoup car cette industrie est hautement stratégique. Le marché des semences régule la chaîne alimentaire et par extension la vie humaine. Bayer est spécialisé à la fois dans la chimie et la pharmacie et est devenu un champion dans le secteur des pesticides. Monsanto, quant à lui, est non seulement spécialisé dans les pesticides mais il l’est surtout dans les semences génétiquement modifiées (dont il contrôle 30% du marché mondial). La logique de la fusion parait très simple: le nouveau mastodonte fournira aux agriculteurs leurs graines de semence ainsi que les pesticides pour les arroser.

Même si les retombées financières sont considérables pour le groupe allemand, les citoyens allemands ont, eux, manifesté leur désapprobation. Les associations environnementales et humanitaires voient dans ce rapprochement, un moyen d'accroître la dépendance des fermiers envers ces multinationales qui encouragent l'utilisation de graines génétiquement modifiées et de produits chimiques dangereux.

La fusion n’est pas encore effective car les autorités de contrôle de la concurrence européenne doivent se prononcer sur la viabilité de ce rapprochement même si techniquement, il parait très compliqué que le mariage n’ait pas lieu.








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