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Chine: La belle-sœur de Chen Guangcheng placée en détention

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Par J.N.B.L. Rédigé le 29/04/2013 (dernière modification le 29/04/2013)

Les autorités chinoises doivent libérer la belle-sœur d'un éminent défenseur des droits humains et cesser de harceler ses proches qui vivent dans la province du Shandong, a déclaré Amnesty International.


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Mercredi 24 avril dans l'après-midi, les autorités de la ville de Linyi ont arrêté Ren Zongju, la belle-sœur du militant et juriste chinois Chen Guangcheng*. On lui reproche d'avoir "recélé" l'an dernier son fils, Chen Kegui, accusé d'avoir agressé des membres des forces de sécurité. Ces derniers cherchaient son oncle, Chen Guangcheng, qui s'était échappé alors qu'il était assigné à domicile illégalement. Avant sa dernière arrestation, Ren Zongju avait déjà été détenue puis remise en liberté sous caution.
"Cette nouvelle arrestation – une année après que Chen Guangcheng s'est échappé de chez lui – semble viser à le punir ainsi que sa famille pour ses critiques ouvertes du gouvernement chinois qui continuent depuis qu'il a quitté la Chine. Ren Zongju doit être soit inculpée d'une infraction reconnue par le droit international, soit libérée immédiatement", a souligné Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.

Le frère aîné de Chen Guangcheng et mari de Ren Zongju, Chen Guangfu, a fait état de menaces et de harcèlement à l'égard de sa famille.
Le 18 avril, un poulet et un canard morts ont été jetés sur la maison de Chen Guangfu et Ren Zongju, alors que la grippe aviaire a récemment éveillé de nouvelles craintes en Chine. Deux jours après, des dizaines d'affiches contenant des menaces qui les accusaient de traîtrise envers la Chine et de soutien à l'indépendance de Taiwan ont été collées dans le village. Le soir même, leur maison a été bombardée de pierres qui ont brisé des vitres et abîmé le toit. Le lendemain matin, Chen Guangfu a trouvé d'autres volatiles morts devant sa porte, ainsi que du papier carbonisé – en Chine, on place des billets brûlés sur les tombes. Vingt de ses peupliers avaient en outre été déracinés. La famille pense que ce harcèlement est organisé par les autorités locales ou qu'elles en sont les instigatrices.

Le 20 avril également, un autre frère qui vit à une cinquantaine de kilomètres a retrouvé sa voiture endommagée et ses pneus entaillés. Il a remplacé ces derniers, mais le lendemain matin les nouveaux avaient à leur tour été entaillés. Certaines informations indiquent en outre que quatre personnes qui voulaient rendre visite à la famille Chen ont été battues par des membres des forces de sécurité locales et détenues au poste de police local pendant 16 heures.


* L'évasion de Chen Guangcheng
Chen Guangcheng est un juriste militant connu pour avoir dénoncé la pratique des avortements et des stérilisations forcés dans le comté de Linyi (une ville de la province du Shandong) et demandé réparation en justice pour les victimes. Il a également apporté une aide juridique à de nombreuses autres personnes dont les droits ont été bafoués, notamment des agriculteurs chassés de leurs terres sans respect des garanties d'une procédure régulière ni indemnisation.
Avant de s'échapper à la fin du mois d'avril 2012, il était maintenu illégalement en résidence surveillée depuis 19 mois. Sa maison était devenue une prison pour lui, sa femme et leur fille.
Pendant cette période, il était empêché de recevoir des soins médicaux et le couple avait l'interdiction de voir le reste de sa famille, y compris son jeune fils qui vivait ailleurs chez une tante pour suivre sa scolarité.
Après s'être évadé, Chen Guangcheng s'est réfugié à l'ambassade américaine à Pékin, qui a alors négocié le départ de sa famille pour les États-Unis. Une fois dans ce pays, le militant a publié une vidéo dans laquelle il dénonçait les mauvais traitements subis par de nombreux défenseurs des droits humains aux mains des autorités chinoises.
À la suite de l'évasion de Chen Guangcheng, son épouse Yuan Weijing a été frappée, enveloppée dans une couverture et rouée de coups de pied par des agents en civil des forces de sécurité.








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